L’ÉVÉNEMENT de l’année 2020 sera sans conteste le Covid-19. Ce virus qui a touché de manière globale et violente le monde entier laissera à tout jamais des traces profondes et pour beaucoup irréversibles même si le virus disparaîtra. Des pans entiers de l’économie mondiale ont été impactés et le resteront durablement.

Quoique proportionnellement épargné sur le plan sanitaire, le continent africain est lourdement touché dans son économie. Les multiples plans de résilience ne suffiront pas à retrouver dans l’immédiat les niveaux d’avant Covid. Il faut en effet s’attendre à ce que des dizaines de millions d’Africains replongent dans la pauvreté, annulant ainsi des décennies de lutte réussie contre la pauvreté mais aussi de croissance continue.

Il en est de même pour des milliers d’entreprises à travers le continent qui vont être durement touchées par les répercussions de la crise sanitaire avec des secteurs particulièrement impactés en dépit du soutien financier de des États. On peut citer notamment l’aérien, le tourisme, l’hôtellerie, la construction automobile, l’aéronautique, l’énergie, le transport et la restauration.

La bonne nouvelle reste qu’en l’espace de deux trimestres, les progrès réalisés en matière de digitalisation équivalent à cinq, voire huit ans. Tous les secteurs s’appuyant sur le digital ont ainsi été accélérés. Cela montre à l’envi que non seulement la transformation digitale ne peut plus attendre mais doit être soutenue et considérée comme un secteur d’activité stratégique.

Si l’on devait faire le bilan des secteurs qui ressortent comme étant les gagnants de cette crise, on citerait le secteur des technologies de l’information, de la logistique, de la vente à distance, de l’alimentaire et de la pharmacie. En revanche les secteurs perdants sont le tourisme, le transport, l’automobile et l’aéronautique.

En résumé, les secteurs gagnants sont ceux qui font de la connectivité leur offre de valeur principale. A l’inverse, les secteurs qui ont été le plus durement affectés par la crise sanitaire sont ceux dont la mobilité est au cœur du modèle économique.

On le sait, toutes les grandes crises historiques, quelle que soit leur origine, créent des effets perturbateurs durables, mais en même temps entraînent une redéfinition profonde des rapports de force politique, économique et géostratégique, instaurant un avant et un après.  La crise du Covid-19 n’échappera pas à cette règle, pourvu que les pays africains soient capables de réinventer un new deal africain avec la ZLECAF qui entre en vigueur le 1er janvier 2021.