Au ministère en charge de l’Économie sociale, un texte de loi sur l’Économie sociale et solidaire (ESS) est élaboré depuis 2010, mais toujours pas voté à l’Assemblée nationale.

des conditions de la vie des populations camerounaises passera par l’Économie sociale et solidaire. «Ayant participé à la structuration de l’économie sociale et solidaire au Brésil et ayant collaboré avec le Canada – qui, pour le premier, a réussi à faire émerger une classe moyenne en sept petites années et pour le second a pu résorber considérablement le chômage en général et celui des jeunes en particulier – nous nous sommes simplement juré de voir cette dynamique se faire jour au Cameroun, notre pays d’origine», explique-t-elle. La démarche de cette structure consiste à mettre en place des réseaux locaux de l’économie sociale et solidaire (Reless) dans les 360 communes que compte le Cameroun. Quelque 213 communes le sont déjà, grâce à de jeunes volontaires camerounais qui arpentent les villages pour sensibiliser et structurer les organisations

Le visage le plus parlant de cette volonté d’asseoir une véritable économie sociale et solidaire au Cameroun est l’ONG Partenariat France-Afrique pour le co-développement (PFAC). La structure pilotée par Pauline Eyebe Effa croit dur comme fer que l’amélioration Mise en place de marchés coopératifs Au bout du compte, il est question d’écarter «ces gens bien de là-haut» qui s’enrichissent sur le dos des couches véritablement travailleuses «Avec une bonne structuration, il serait possible que ce que l’on destine à ces couches qui travaillent réellement leur parvienne directement. Cette structuration leur permettra aussi de faire entendre leurs attentes et de les faire prendre en compte. Il est question d’en finir avec ces intermédiaires qui vont au champ “arracher” la production de ces vrais bosseurs et la revendent à prix d’or sur les marchés parfois très lointains…», indique Pauline Eyebe Effa.

L’écho de cette vision est remarquable auprès des femmes qui commencent à organiser des marchés coopératifs (un concept sudaméricain) appelés à devenir des centrales d’approvisionnement pour des revendeurs de tous horizons au niveau des «Reless» urbains. Une démarche qui devrait mettre fin à l’intervention des intermédiaires.

Au niveau gouvernemental, l’ESS jouit déjà d’une reconnaissance. Les ministères qui comprennent que cette structuration allègera leur tâche accordent une certaine considération aux acteurs. En l’occurrence le ministère de l’Économie sociale qui commence à se baser sur ce réseau pour les actions futures en direction des intervenants dans ce secteur. Mais pour les acteurs de l’ESS, il faut faire mieux. «Nous attendons du gouvernement qu’il apporte un cadre. Un appui à l’ESS en tant que secteur pourrait permettre une évolution rapide des activités menées dans ce secteur qui touchent tous les domaines économiques», plaident-ils. 