Au Sénégal, trois étudiants de l’Ecole polytechnique de Dakar (ESP) ont créé un robot dénommé «Dr Care» capable de se déplacer dans les chambres des patients mis en quarantaine pour leur livrer des médicaments et de l’alimentation et prendre leur température. Cet appareil doté de caméras est piloté à travers une application à distance. Cerise sur le gâteau, il peut communiquer en Wolof et Pulaar (dialectes locaux), en français, en anglais. Ses concepteurs envisagent d’intégrer prochainement d’autres langues pour enrichir ses fonctionnalités.
En Tunisie, le robot conçu par la startup Enova Robotics peut mesurer la température, le pouls ou encore la saturation d’oxygène dans le sang des patients atteints de Covid-19. L’hôpital Abderrahmane Memmi de l’Ariana (près de Tunis) utilise cette technologie dans le traitement  de ces cas. D’après Dr. Nawel Besbes Chaouch, qui dirige le service de pneumologie chargé des personnes contaminées, citée par l’AFP, «cela va permettre de diminuer le contact avec le malade. Donc, le risque de contamination du personnel». Mieux, ce robot longiligne à roues, surmonté d’un écran, facilite la communication avec les patients «parce qu’il pourra nous voir sur l‘écran sans qu’on ait à mettre tous nos équipements de protection. En effet, cela  l’empêchent de voir nos visages et de nous reconnaître», renchérit-elle.

L’Afrique de l’Est pas en reste
Parallèlement, la startup a mis à la disposition du ministère de l’Intérieur des robots pilotés à distance pour contraindre les Tunisiens à respecter les mesures de confinement. Cet appareil dénommé «Pearl Guard» (PGuard) qui pèse 240 kg et d’une hauteur de 1,60 m peut se déplacer à une vitesse de pointe de 11 km/h grâce notamment à ses quatre roues motrices. D’après le ministère, ce robot est piloté par un policier depuis un centre de commandement, dans lequel ce «pilote» a accès aux différentes caméras de surveillance de la ville. Ce dernier peut aussi verbaliser un riverain via un système de micro haut-parleurs.
En Afrique de l’Est, plus précisément au Kenya, les inventeurs ne sont pas en reste. L’entreprise  FabLab de Kisumu (3e ville du pays) a créé l’application Msafari qui permet de suivre les déplacements des passagers des transports collectifs. Elle permet aussi aux passagers qui prennent un minibus de transport collectif de s’identifier, en même temps qu’ils entrent le numéro d’immatriculation du véhicule. «Si l’un des passagers est testé positif, nous sommes en mesure de retrouver toutes les personnes qui se sont enregistrées et qui étaient à bord du véhicule», selon Tairus Ooyi, un des responsables du FabLab.
Chez le voisin somalien, Mohamed Adawe, un étudiant de 21 ans, a inventé un accessoire composé d’une boîte en bois, de tuyaux et d’un système électrique qui facilite la réanimation cardio-respiratoire. Grâce à ce dispositif, l’oxygène est transféré depuis un ballon autoremplisseur jusqu’au patient via un tuyau, alors que normalement les soignants doivent faire parvenir de l’oxygène au patient via un sac d’insufflation. «J’ai vu des gens qui avaient des difficultés à respirer mourir parce qu’ils ne pouvaient pas bénéficier d’une machine pour leur faire parvenir l’oxygène vital dont ils avaient besoin», déclare-t-il à l’AFP.

Un respirateur artificiel solaire au Cameroun
Des respirateurs artificiels, il en existe aussi au Cameroun. Stephen Mouafo, ce jeune ingénieur biomédical a créé un appareil d’assistance respiratoire dénommé «GBTrespi» qui peut prendre en même temps deux patients sans risque d’infection. Cet appareil qui a une capacité d’autonomie de 6h dispose aussi d’un mélangeur pour mélanger de manière automatique l’oxygène et l’air en fonction du réglage du médecin et fonctionne notamment via l’énergie solaire.
A quelques kilomètres de Yaoundé, plus précisément en République démocratique du Congo (RDC), des étudiants confectionnent des masques de protection pour le personnel médical. «Quand l’imprimante nous produit la première pièce que nous assemblons aux feuilles A4,  nous faisons l’assemblage. Nous mettons du plastique et lions les deux parties pour avoir une visière. L’objectif c’est la protection contre les projections des fluides du malade sur le visage du personnel soignant. Nous avons constaté qu’il y avait un manque de masque», déclare Yvette Kalimumbalo, de la Faculté des sciences et technologies appliquées à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs de Goma, à la Deutsche Welle.
Au Bénin, d’autres étudiants se sont illustrés en créant un système de lavage des mains sans tourner le robinet. «Nous avons réfléchi à fabriquer un dispositif automatique de lavage de mains où contrairement à ce qu’on voit sur le terrain, ici on n’a pas à toucher au dispositif avant de se faire servir le savon et l’eau. Il fonctionne à l’énergie solaire, il est intégré d’une batterie et nous avons tout un système d’automatisme à l’intérieur pour assurer le service de l’eau et du savon», explique Gonzalv Christophe Hounsokou, un des initiateurs de cette innovation et étudiant en master en sciences des matériaux à la chaîne allemande.