L’Afrique a enregistré une augmentation des projets d’infrastructures en 2017, grâce à l’amélioration du contexte macro-économique mondial et régional. C’est ce qui émane d’une étude du cabinet Deloitte.

Dans son rapport «Africa Construction Trends», Deloitte révèle qu’à la date du 1er juin 2017 les projets d’infrastructures, dont le coût est estimé à plus de 50 millions de dollars, ont augmenté de 5% par rapport à 2016, en passant de 286 à 303 projets. Soit un coût cumulé de 307 milliards. Quelque 233 projets (soit 78% du nombre total) ont été principalement notés dans le secteur des transports, de l’immobilier et de l’énergie.
Avec 97 projets, l’Afrique de l’Ouest est la région ayant le plus important nombre d’infrastructures à l’échelle régionale, soit un coût de 98 milliards de dollars. L’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale ont pu accaparer respectivement 11 et 3% de ces projets, loin derrière l’Afrique du Nord (25%). En outre, le rapport indique que l’Afrique du Sud est le pays qui a bénéficié du plus grand nombre de projets (87), soit 29% des investissements.
Cette hausse des investissements est, certes salutaire, mais ne suffit pas à combler le manque d’infrastructures sur le continent. D’après la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique devrait investir chaque année 93 milliards de dollars pour combler ce gap, avec une répartition de 44% pour l’énergie, 23% pour l’eau et l’assainissement, 20% pour le transport, 10% pour les TIC et 3% pour l’irrigation. De nombreuses initiatives telles que le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) initié par la BAD ont vu le jour pour relever ce challenge.

Privilégier le partenariat public-privé dans le financement des projets
Récemment, la Banque panafricaine a injecté 100 millions de dollars dans le Fonds de développement des infrastructures de l’Afrique (Emerging Africa Infrastructures Fund – EAIF), une société de partenariat public-privé. L’objectif étant de réduire ce déficit d’infrastructures dans des secteurs clés comme l’électricité, les télécoms, les transports et l’industrie manufacturière. Ce fonds a déjà investi plus de 1,2 milliard de dollars dans des projets de long terme à travers plus de 70 transactions. EAIF annonce qu’il prévoit de créer plus de 3.500 emplois permanents, d’améliorer l’accès aux services d’infrastructures ou d’en créer de nouveaux pour des millions de personnes en Afrique, avec un accent particulier sur les investissements dans des projets environnementaux et sociaux.

Les États africains privilégient de plus en plus le partenariat public-privé dans leurs projets d’infrastructures. C’est le cas notamment du Maroc, du Rwanda et de la Côte d’Ivoire. Selon Ibou Diouf, responsable du Programme des politiques de transport en Afrique de la Banque mondiale, «Les investissements étrangers soutenus par un cofinancement collaboratif avec des institutions de financement du développement offrent la perspective de capitaux nécessaires»