De plus en plus, les jeunes entrepreneurs optent pour des moyens innovants pour trouver le financement nécessaire au démarrage de leurs entreprises. Les incubateurs aident aujourd’hui les jeunes entrepreneurs, en plus de minimiser les risques liés à l’entrepreneuriat, à bénéficier de contacts leur permettant de vite prendre leur envol.

Il n’y a pas de place pour tous les diplômés au sein de la fonction publique. Ça, les jeunes diplômés le savent. Ils sont de plus en plus nombreux à s’orienter vers l’entrepreneuriat. Pleins de talents et d’ambitions, ils sont malheureusement le plus souvent freinés dans leur élan par le manque de financement de leurs projets. Pour ceux qui ont la chance de démarrer, ils dépassent rarement les cinq premières années de leur existence. Très peu de mécanismes sont développés au niveau étatique pour appuyer financièrement les jeunes entrepreneures. L’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) et l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) sont autant de politiques dont la finalité laisse toujours à désirer par rapport à l’érection d’entreprises jeunes viables et pérennes. Il y a, à côté, les banques qui rechignent à accompagner les jeunes entreprises, les risques étant jugés trop grands par elles. «À mon retour de Paris, après mes études, j’avais un projet de création d’entreprises dans le domaine des offres informatiques. Avec des amis, on a voulu, dans un premier temps, lancer ce projet, mais il nous fallait de l’argent. Toutes les banques que nous avons approchées ont jugé notre projet banquable avant de nous signifier qu’elles ne pourraient pas le financer. On n’a rien compris, mais c’était comme ça. On a dû se cotiser pour lancer notre entreprise, mais j’avoue, c’est loin de ce que nous imaginions. Il nous arrive de regretter notre retour au bercail».

Cette expérience malheureuse de Moussa et de ses compagnons est semblable à celle de beaucoup d’expatriés revenus et de locaux ayant voulu se lancer seuls. Pour éviter aux jeunes entrepreneurs de parcourir seuls le difficile chemin, des incubateurs d’entreprises ont vu le jour. Ce sont des structures d’accompagnement et de renforcement de performance des jeunes entreprises. L’une d’elles se nomme Createam. Créée il y a seulement une année, elle aide de jeunes entreprises à émerger. À ce jour, elle héberge trois entreprises et a une dizaine en pré incubation. «Createam accompagne les jeunes en termes d’hébergement, d’élaboration de business modèle, de structuration de tout ce qui est formation et appui-conseils, de gestion d’entreprises marketing, de fiscalité et de mise en relation entre les entreprises et les institutions financières», dit salé Sissoko, responsable projet chez Createam. Plusieurs autres incubateurs, comme Createam, aident aujourd’hui les jeunes maliens à réaliser leurs rêves d’entrepreneurs sans prendre trop de risques.

Aujourd’hui, l’incubation se révèle comme l’un des moyens les plus sûrs de financement des nouvelles entreprises à côté d’autres procédés comme le Crowfunding.

Par Mohamed Dagnoko