Le secteur bancaire africain enregistre une croissance rapide. L’Afrique est le deuxième marché bancaire mondial en termes de croissance et de rentabilité, selon une étude de McKinsey. Un secteur tiré par les services mobiles et le digital.

Dans le classement du marché bancaire mondial établi par le cabinet d’études McKinsey, le continent africain a bien réussi à se tailler la 2e place derrière l’Amérique latine. D’après ce rapport, les services mobiles et le développement du digital ont fortement contribué à la croissance et à la rentabilité du secteur bancaire africain. «Le paysage bancaire du continent est parmi les plus excitants au monde (…) Dans la plupart des régions du monde, le secteur bancaire est confronté à des rendements décevants et à une croissance atone. Mais le secteur bancaire africain offre un contraste saisissant dans la mesure où il connaît une croissance rapide et offre une rentabilité deux fois supérieure à la moyenne mondiale», souligne l’étude.

La firme américaine constate une hausse des revenus du secteur avec un taux annuel de 11% par an. Une embellie qui devrait se poursuivre du fait que ces revenus devraient passer de 86 milliards en 2017 à 129 milliards en 2022. «Nous nous attendons à ce que ces revenus enregistrent un taux de croissance de 8,5% par an, au cours des cinq prochaines années, soit le niveau de croissance le plus élevé à l’échelle mondiale», précise-t-on. Le nombre d’Africains bancarisés est ainsi passé de 170 millions à 300 millions entre 2012 et 2017, et devrait atteindre 450 millions au cours des cinq prochaines années.

40% des Africains préfèrent utiliser le digital pour les transactions bancaires
L’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Égypte, l’Angola et le Maroc représentent 68% des revenus bancaires globaux enregistrés sur le continent. Au cours des cinq prochaines années, environ 60% de la croissance totale des revenus prévue dans le secteur de la banque de détail proviendra de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Nigéria, du Maroc et du Ghana. À ce titre, McKinsey souligne dans son rapport le développement du secteur de la banque de détail sur le continent, avec la mise en place de nouveaux modèles commerciaux innovants pour améliorer le faible taux de bancarisation, la faiblesse des réseaux d’agences et de guichets automatiques de banques.

La digitalisation des services bancaires n’est plus une chimère en Afrique. Aujourd’hui, 40% des consommateurs africains préfèrent utiliser le digital pour effectuer leurs transactions bancaires. «En Afrique, la transition vers les transactions bancaires digitales bat déjà son plein. Le volume de ce genre de transactions a augmenté de 13% par an sur le continent, entre 2014 et 2016, grâce à l’amélioration de la disponibilité, de la fiabilité et de la sécurité des canaux électroniques. Cela a fait de l’Afrique le deuxième marché ayant la croissance la plus rapide au monde en matière de paiements électroniques, après l’Asie-Pacifique», indique le rapport.
Toutefois, le secteur bancaire africain doit corriger quelques faiblesses pour améliorer sa croissance, notamment le coût élevé du personnel, l’omniprésence du papier dans les processus et la forte intensité en main-d’œuvre. En outre, précise McKinsey, le risque de crédits demeure préoccupant avec des prêts improductifs qui représentent plus de 5% des portefeuilles des banques africaines. Autant de défis à relever pour consolider et pérenniser la croissance d’un secteur stratégique pour l’Afrique.

Par B. Sakho