L’édition 2017 du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM) s’est penchée sur les stratégies à mettre en œuvre pour faire de l’agriculture un business équitable et respectueux de l’environnement.

“Agro-business et chaînes de valeur durables”, c’était la thématique de la dernière édition du Salon international de l’agriculture de Meknès. Cette grand-messe de l’agriculture a enregistré la participation de 1.230 exposants venus de 66 pays, selon les organisateurs. C’était une occasion pour le Maroc de présenter les grands axes du “Plan Maroc vert” qui ambitionne de transformer les filières agro-industrielles à travers notamment l’accompagnement des petits agriculteurs. Ce programme cible l’agriculture moderne et solidaire. «L’objectif concernant l’agriculture moderne est de développer une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégation équitables. Quant à l’agriculture solidaire, l’objectif est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, en augmentant de manière significative le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques», indique le ministère marocain de l’Agriculture.

96 milliards de DH investis
L’accompagnement des petits exploitants occupe une bonne place dans ce programme. D’après le ministère, entre 600.000 et 800.000 exploitants sont concernés par cette stratégie. Les investissements publics-privés, découlant des contrats-programmes signés entre l’État marocain et les professionnels du secteur, ont permis d’injecter 96 milliards de dirhams dans ce plan entre 2008 (année de lancement) et 2015.

Parmi les plus importants bailleurs de fonds, on retrouve le groupe OCP, qui développe plusieurs activités destinées aux petits agriculteurs, en leur fournissant des «engrais phosphatés tout en limitant les atteintes à l’écosystème». La Caravane de l’Agriculture marocaine lancée en 2012 en constitue une vitrine ; elle «a déjà permis de toucher près de 23.000 petits agriculteurs, qui ont été sensibilisés à l’importance de l’utilisation raisonnée des engrais pour une agriculture productive et durable».

OCP, partenaire de l’agriculture africaine
Parallèlement, le géant marocain des phosphates a lancé depuis 2010 la “Carte de fertilité nationale”, une base de données qui permet aux agriculteurs marocains (“Fellahs”) de connaître les principales caractéristiques des sols dans les 12 régions du Maroc. Enfin, le groupe a créé un fonds d’investissement OCP dénommé “Innovation Fund for Agriculture”, d’une enveloppe de 200 millions de dirhams dont l’objectif est de promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie.
Outre le Maroc, le groupe OCP accompagne également les agriculteurs d’autres pays du continent à travers sa filiale “OCP Africa” lancée en février 2016 qui prévoit l’ouverture de 15 filiales notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie et au Rwanda. «Le métier d’OCP Africa n’est pas de distribuer uniquement des engrais, mais de proposer des solutions complètes aux agriculteurs, notamment par le biais de la formation et du financement», précise le groupe qui, pour rappel, avait organisé, en octobre 2015 à Yamoussoukro, la première édition de la “Caravane Cacao” en collaboration avec la Fondation OCP et le Conseil du Café-Cacao de la Côte d’Ivoire.

Par Elimane Sembène