Les entreprises de l’UEMOA enregistrent d’importantes pertes économiques à cause de la pandémie de Covid-19, selon un rapport de la Chambre consulaire régionale de l’institution. Le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et les services sont les secteurs les plus touchés.

L’impact du Covid-19 sur le secteur privé de l’UEMOA a été sans appel. Les entreprises ont connu des baisses de leur chiffre d’affaires oscillant entre 25 et 100%, ont réduit de 25% leurs effectifs et prévoient un report ou une annulation de leurs projets d’investissement, d’après le rapport intitulé « Impact de la pandémie du Covid-19 sur le secteur privé de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ». Les mesures drastiques de confinement mises en place par ses États pour éviter la propagation du coronavirus ont eu des effets négatifs sur leurs activités, précise le document de 58 pages qui analyse les données recueillies auprès des 56 organisations d’entreprises membres de la Chambre consulaire régionale, notamment les chambres consulaires, les associations d’importateurs/exportateurs ainsi que les organisations patronales.

C’est le secteur des services qui est le plus impacté, avec un chiffre d’affaires qui devrait baisser de 50% si la pandémie se poursuit jusqu’en fin juin 2020. Le tourisme est aussi durement affecté avec un « arrêt quasi total des activités », de même que l’hôtellerie (95%), la restauration (95%) et les activités des agences de voyages (95%). Le commerce et l’industrie enregistrent pour leur part une baisse de 25% de leurs chiffres d’affaires ».

Le secteur informel durement touché

Concrètement, « 32% des importateurs et 40% des exportateurs ont connu une baisse de trésorerie de l’ordre de 25% », souligne le rapport. Pis, 63% des acteurs du commerce de gros et 72% des acteurs du commerce de détail ont noté une perte de plus de 25% de leur chiffre d’affaires. Loin des 81% enregistrés par les commerçants exerçant dans le secteur informel. Cette situation délicate installe le scepticisme chez les dirigeants d’entreprises. Seuls 30% des professionnels du tourisme, 23% des industriels et 30% des opérateurs touristiques prévoient de maintenir leurs projets d’investissements. 

L’agriculture, qui polarise quasiment 70% de la population, l’élevage et la pêche semblent être les mieux lotis. « Le secteur de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche semble dans un premier temps le moins impacté par la crise du Covid-19, avec une baisse de moins de 25%. Un niveau de la trésorerie est resté stable ainsi que le niveau de l’emploi », précise l’étude, non sans préciser que « les mesures de fermetures de frontières, de marchés, de confinements ont eu des effets sur les produits frais et sur la logistique en matière d’exportation ».

Le secteur de l’emploi, par contre, n’est pas épargné, avec une baisse de 25%. « Cette baisse, si elle semble faible dans l’ensemble par rapport aux effets attendus du Covid-19, s’expliquerait par les contraintes en matière de licenciement, le sentiment de confiance des entreprises dans une reprise prochaine rapide des activités, le choix d’éviter les coûts de rotation et ceux liés à d’éventuels nouveaux recrutements », indique le document. Une baisse similaire est observée dans l’industrie, « notamment dans l’agro-industrie, les mines et l’industrie du pétrole ». La Chambre consulaire propose la création d’un fonds régional pour relancer les activités économiques dans la zone de l’UEMOA. 

Par Baye Sakho