Afin de préparer le terrain pour la réussite de la COP 27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, la conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques de Bonn, qui a débuté ce 6 juin 2022, entend entériner l’ère de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Boubker El Badri
Depuis la conclusion de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP 26 à Glasgow, en novembre dernier, au cours de laquelle les détails opérationnels de l’Accord de Paris ont été finalisés, c’est pour la première fois que les gouvernements se réunissent. Pour mémoire, avec ses 197 parties, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) compte une adhésion quasi-universelle et est le traité parent de l’Accord de Paris sur le changement climatique de 2015. L’objectif principal de cet accord de Paris est de maintenir l’augmentation de la température moyenne de la planète bien en-deçà de 2 degrés Celsius, au cours de ce siècle, et d’encourager les efforts visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Pour les observateurs, la rencontre de Bonn sonne l’ère de la mise en œuvre de l’Accord. Dans un document, rendu public, nous apprenons que les gouvernements se concentreront sur les travaux dans les domaines clés que sont l’atténuation, l’adaptation, le soutien aux pays en développement – en particulier le financement – et les pertes et préjudices.
Faire plus et mieux, sans délai
A l’ouverture des sessions de Bonn, Patricia Espinosa, secrétaire exécutive d’ONU Climat, a déclaré « Nous avons besoin de toute urgence d’interventions et de décisions au niveau politique dans chacun de ces domaines afin de parvenir à un paquet équilibré. Ce faisant, nous enverrons un message clair au monde entier, à savoir que nous allons dans la bonne direction. Car le monde n’aura qu’une seule question à Charm el-Cheikh : quels progrès avez-vous réalisés depuis Glasgow ? »
Elle n’a pas manqué d’avertir que les changements climatiques progressent de manière exponentielle. Alors que le monde est actuellement en passe de plus que doubler l’objectif de 1,5 Celsius de l’Accord de Paris, d’ici la fin du siècle, il est urgent de relever les ambitions pour éviter les pires impacts des changements climatiques, et des actions et progrès immédiats sont nécessaires à Bonn.
Les analystes ont retenu, dans un discours empreint d’émotion, une Patricia Espinosa qui a annoncé la fin de son mandat après 06 ans à la tête du secrétariat de la CCNUCC. Elle a imploré les délégués de continuer à soutenir le travail du secrétariat et le multilatéralisme inclusif, qui englobe le travail de toutes les parties prenantes clés pour faire face au changement climatique. Revenant sur les principales étapes du processus des Nations unies sur les changements climatiques, elle a fait remarquer « Regardez ce que nous avons accompli au cours des 06 dernières années. Regardez ce que nous avons accompli au cours des 30 dernières années. Même si nous sommes encore très en retard sur la courbe du climat, le monde est dans une meilleure position grâce à la CCNUCC, au protocole de Kyoto et à l’Accord de Paris. Grâce à la collaboration. Grâce au multilatéralisme. Grâce à vous ». Elle a ajouté, martelant ses propos « Nous pouvons faire mieux, nous le devons ! ».
A Bonn, les bases du succès de la COP 27 sont en train d’être posées. En Égypte, la conférence sera principalement axée sur la mise en œuvre, et les nations sont censées montrer comment elles vont, par le biais de la législation, des politiques et des programmes, et dans toutes les juridictions et tous les secteurs, commencer à mettre en pratique l’Accord de Paris dans leur pays.