Le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) a franchi une nouvelle étape lors des Market Days 2024 de l’Africa Investment Forum (AIF), avec l’annonce de l’adhésion du Japon comme nouveau contributeur et 11e donateur du fonds, ce qui renforce la capacité du SEFA à soutenir des projets énergétiques cruciaux.
L’annonce a été faite lors d’une session thématique en salle de transactions de l’AIF présentant des structures de financement innovantes pour accélérer la transition énergétique de l’Afrique. Cette session a également vu le lancement du Guide de compréhension du financement des projets énergétiques (« Understanding Power Project Financing Handbook »), un outil essentiel pour décrypter les complexités du financement des projets énergétiques et comprendre les structures de projet et les solutions financières émergentes.
Ce manuel, fruit d’une collaboration entre le Commercial Law Development Program (CLDP) du département américain du Commerce, Power Africa, la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) et le SEFA, offre un aperçu pratique des différentes structures de financement, des stratégies d’atténuation des risques et des méthodes permettant d’attirer les investisseurs axés sur le climat.
« Pour que les incroyables ressources énergétiques de l’Afrique puissent être mises au service d’une croissance économique généralisée qui profitera aux populations du continent, nous devons mettre en relation les investisseurs et les promoteurs avec des opportunités aussi bancables que possible, a souligné Richard Nelson, coordinateur de Power Africa. La session d’aujourd’hui a montré comment nous y parvenons grâce à notre collaboration avec le département américain du Commerce, la Facilité africaine de soutien juridique et la Banque africaine de développement. »
La session comportait deux tables rondes modérées par Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à la Banque africaine de développement. La première, « Développer le financement mixte pour la transition énergétique de l’Afrique », a exploré l’évolution du paysage du financement des projets énergétiques en Afrique et le rôle transformateur de la finance mixte. Les discussions ont porté sur les changements clés du secteur au cours de la dernière décennie, l’impact du financement mixte sur la bancabilité des projets et les approches innovantes détaillées dans le nouveau manuel.
La deuxième table ronde, intitulée « Opportunités prêtes à investir de la réserve du SEFA », a présenté une sélection de projets prêts pour l’investissement de la réserve du SEFA, mettant en avant des projets dans divers secteurs et zones géographiques qui démontrent l’efficacité du modèle de financement mixte du SEFA. Ces projets représentent un impact significatif sur le développement et un potentiel commercial important. Parmi les projets présentés figuraient le fonds de capital-investissement ARM-Harith Successor Infrastructure ciblant le Nigéria et l’Afrique de l’Ouest, le projet de micro-réseaux Moyi Power en République démocratique du Congo, et BURN Clean Cooking Solutions au Kenya. L’inclusion du projet Moyi était particulièrement significative, coïncidant avec la signature d’une lettre de mandat entre la Banque africaine de développement et le consortium dirigé par Gridworks lors de l’AIF.
Pour Meredith Muthoni, responsable du financement électrique chez BURN, « la cuisson propre ne concerne pas uniquement l’énergie ; il s’agit de transformer des vies, de protéger la santé et de préserver l’environnement. Grâce à notre partenariat avec le SEFA sur une facilité de financement mixte, nous combinons des capitaux commerciaux et patients pour combler les déficits de financement, dérisquer les investissements et attirer des capitaux privés dans des projets de préfinancement du carbone. Cette approche nous permet de développer à grande échelle des solutions de cuisson électrique abordables pour les ménages mal desservis en Afrique, générant un impact durable et faisant progresser la transition vers l’énergie propre. »
Le succès de projets comme Moyi et du portefeuille plus large du SEFA souligne également l’importance des mécanismes financiers innovants dans la réalisation des objectifs ambitieux de la Mission 300, une initiative conjointe de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale visant à fournir un accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici à 2030.
« Le déficit d’accès à l’énergie en Afrique exige des solutions de financement innovantes à grande échelle. Le SEFA, maintenant renforcé par l’ajout du Japon à sa base de donateurs, est particulièrement bien placé pour relever ce défi et libérer le potentiel transformateur de l’énergie propre pour des millions d’Africains. La Mission 300 témoigne de notre engagement à réaliser l’accès universel à l’électricité », a déclaré Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Changement climatique et de la Croissance verte.
La session s’est conclue par un appel à l’action en faveur d’une collaboration et d’investissements accrus pour soutenir la transition énergétique de l’Afrique.
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À propos du Fonds pour l’Énergie durable en Afrique (SEFA) :
Le SEFA est un fonds spécial multi-donateurs qui fournit un financement catalytique pour débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Le SEFA offre une assistance technique et des instruments de financement concessionnel pour éliminer les barrières du marché, constituer une réserve de projets plus solide et améliorer le profil risque-rendement des investissements individuels. L’objectif premier du fonds est de contribuer à l’accès universel à des services énergétiques abordables, fiables, durables et modernes pour tous en Afrique, conformément au New Deal pour l’énergie en Afrique et à l’Objectif de développement durable 7 (garantir l’accès de tous à une énergie fiable et durable, à un coût abordable).
À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :
Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution du financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 Etats membres régionaux. Pour plus d’informations : www.AfDB.org