Rendre plus compétitives les entreprises sur le marché international, cette idée fait école au Bénin depuis quelques années. Ceci, grâce au Programme Communautaire de Restructuration et de Mise à Niveau (PRMN) initié par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), avec l’appui de l’Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (Onudi).
Mis en œuvre par le Bureau de restructuration et de mise à niveau, le Programme de restructuration et de mise à niveau (PRMN), a porté son choix sur quatorze entreprises agro-industrielles. Selon Airy Lucius Tonato, directeur du Bureau de restructuration et de mise à niveau, l’Uemoa a demandé, à la phase pilote du programme, de procéder à un essai avec quinze entreprises agro-industrielles au Bénin où à peine, 12 à 14% du Produit intérieur brut (PIB) est généré par les industries.
«Il fallait que la sous-région ait un programme spécifique pour aider les industries des huit pays membres, à se préparer à l’ouverture des frontières devant se produire inéluctablement dans quelques années », déclare Airy Lucius Tonato. Les critères les plus importants pour la sélection des entreprises sont, entre autres, l’existence légale dans l’espace Uemoa depuis au moins deux ans; la certification des bilans et la preuve que l’entreprise dispose d’au moins, dix (10) salariés déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
« Malheureusement, informe le directeur, c’est sur ce critère qu’on a eu le plus d’ennuis pour la sélection. Nous avons constaté que, dans la configuration béninoise, beaucoup d’entreprises ont des salariés non déclarés. » Le plafond des appuis fixé à 51 millions F Cfa Il y a d’abord, les investissements immatériels. Ils concernent les renforcements de capacité, les études de marché, la mise en place d’une comptabilité analytique, l’informatisation du système, les questions de démarche de certification aussi.
Sur ces investissements immatériels, le PRMN finance chaque entreprise, à hauteur de 80% gratuitement, mais plafonné à 51 millions F cfa. Du coup, il est prévu un cumul de plus de 2 milliards.770. F cfa dont plus de 997 millions est pris en charge par le PRMN et le reste (plus d’un milliard F cfa), à la charge des entreprises pour cette restructuration et mise à niveau, qu’il s’agisse des investissements immatériels comme matériels.Face à l’hésitation des banques, un fonds de garantie a été mis en place. Le plus gros problème que rencontre le PRMN est la réticence des banques à accompagner les entreprises. «Dans leur structure de financement, rapporte Airy Lu cius Tonato, les ressources dont disposent les banques sont des ressources de courte durée. Or, les projets industriels sont des projets à long terme.»
Ainsi, ce qui est difficile pour les banques, c’est de prendre des ressources que le client qui a déposé peut récupérer à court terme pour financer une action qui, elle, se trouve à long terme. Mais, face à cette difficulté, l’Uemoa a déjà anticipé en décidant de la création d’un Fonds de restructuration et de mise à niveau et d’un Fonds de garantie». Cinq banques parties prenantes Ce fonds va permettre de payer gratuitement les diagnostics qui sont faits ainsi que les primes.
En outre, il permettra aux banquiers de financer les investissements à des taux classiques. Ainsi, souligne le directeur général du BRMN, «ce ne serait plus des ressources qu’on prendrait aux épargnants». Le deuxième aspect est la création, comme c’est le cas en Europe, d’un Fonds de garantie qui vient suppléer «les biens propres que l’entrepreneur peut apporter pour bénéficier de fonds pour pouvoir financer ses plans». Un troisième fonds mis en place est «le Fonds d’investissement de capital risque». La stratégie est de trouver des investisseurs privés prêts à rentrer dans le capital d’une entreprise en y apportant de l’argent frais. Pour l’heure, les échanges ont abouti à la désignation de points focaux dans cinq banques primaires à savoir, Bank of Africa (BOA), Banque Internationale du Bénin (BIBE), Société Générale de Banque au Bénin (SGBBE), Diamond ¢Bank et Ora Bank.