Le roi Mohammed VI s’est rendu pour la première fois au Ghana et en Zambie lors de sa dernière tournée africaine. Prétexte pour braquer les projecteurs sur les potentialités économiques de ces deux pays.
Le choix du Ghana comme première étape de cette tournée ne semble pas anodin. Le pays de Kwame Nkrumah est une des économies les plus dynamiques en Afrique de l’Ouest et du continent en général. Il a su développer un secteur industriel (27% du produit intérieur brut – PIB) performant en s’appuyant sur des secteurs phares, la cimenterie, la minoterie, et la fabrication de pneumatiques et la métallurgie. L’agriculture qui représente 21% du PIB est principalement dominée par la production d’anacarde et de cacao ; le pays est d’ailleurs le deuxième producteur de l’or brun en Afrique derrière la Côte d’Ivoire.
Accra dispose d’importantes ressources aurifères qui font de lui le deuxième producteur d’or sur le continent après l’Afrique du Sud. D’autres ressources comme le manganèse, la bauxite et l’aluminium sont présentes dans son sous-sol. La découverte d’importantes ressources de pétrole offshore en 2007 par l’entreprise Tullow Oil a permis à l’ancienne «Gold Coast» d’entrer dans le cercle restreint des producteurs et lui a permis d’attirer les investisseurs.
Vers une croissance de 7,5% en 2017
Les retombées de ces différentes ressources stimulent l’économie ghanéenne. D’après la Banque mondiale, le pays devrait réaliser une croissance de 7,5% en 2017 et de 8,4% en 2018 et 2019.
La stabilité politique et sociale rassure les investisseurs. Le Ghana est un modèle de démocratie en Afrique, à l’image du Sénégal, du Cap-Vert et du Bénin.
Pour l’heure, les relations économiques avec le Maroc sont encore timides. Seuls des entreprises comme BMCE Bank of Africa, Ciments d’Afrique (Cimaf), Saham Assurances, KenziHotels et PlatiniumPowers y sont présentes. Les deux pays ont signé, le 17 février, 25 accords bilatéraux lors de la visite du Roi Mohammed VI, dans plusieurs secteurs, à savoir l’investissement, l’évasion fiscale, l’agriculture, l’industrie, l’environnement, l’assurance et la réassurance, les énergies renouvelables, la coopération scientifique et technique, le tourisme, les infrastructures et le transport.
Zambie, une économie naissante…
Outre le Ghana, le roi a posé ses valises en Zambie, sa première visite officielle dans ce pays de l’Afrique australe. Ce pays a réalisé des performances considérables. Il a quitté, depuis 2011, la liste des pays les moins avancés (PMA) pour rejoindre les pays à revenu intermédiaire (PRI). Son PIB par habitant est estimé à 1.221 dollars.
Son économie dépend fortement des services, notamment les télécommunications, le commerce et les services financiers qui représentent plus de la moitié du PIB. Sa production minière (15% du PIB) pourrait augmenter à nouveau 2017, «après la sévère baisse enregistrée en 2016 suite à la décision de plusieurs compagnies de réduire leurs capacités compte tenu de la chute des cours du cuivre», selon le groupe Coface.
La relance du secteur énergétique représente un nouveau défi pour l’État zambien. La sècheresse qui a frappé le pays l’année dernière a réduit la production énergétique dont la quasi-totalité provient des installations hydroélectriques. «De meilleures conditions climatiques pourraient permettre d’améliorer la fourniture d’électricité en 2017, mais les capacités de production restent très insuffisantes pour couvrir les besoins des entreprises et des ménages», indique-t-il.
La Zambie est nichée entre le Mozambique, le Malawi, la République démocratique du Congo, la Tanzanie et l’Angola, et développe une dépendance à leur égard, en particulier dans le transport ferroviaire. D’après la Banque mondiale, son enclavement et sa dépendance aux voies de communication des pays voisins sont le principal frein à l’investissement. Les 19 accords commerciaux signés avec le Maroc pourraient permettre à Lusaka de stimuler son économie.
Par Baye Sakho