Face à un déficit énergétique majeur, le gouvernement burundais a intensifié la construction de stations électriques à travers le pays. Dans ce contexte, la plus grande station électrique du Burundi est en cours d’érection à Rubirizi, dans la province de Bujumbura Rural. Cette infrastructure énergétique bénéficie d’un financement conjoint de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Union européenne.

«La station de Rubirizi, actuellement en construction, sera la plus grande du pays avec une capacité de 160 méga-volts. Ce projet est financé à hauteur de 37 millions de dollars par la BAD et l’Union européenne», a déclaré Ibrahim Uwizeye, ministre burundais en charge de l’Énergie, lors d’une intervention dans les médias locaux.

Selon le ministère de l’Énergie, cette nouvelle station, en phase de finalisation, permettra d’accroître de 7 % le taux de population raccordée à l’électricité.

« Cette station mettra fin aux délestages fréquents et offrira une alimentation électrique fiable aux petites et moyennes entreprises (PME) ainsi qu’à d’autres infrastructures publiques de Bujumbura », s’est réjoui Jean Albert Manigomba, directeur général de la Régie nationale de production et de commercialisation de l’eau et de l’électricité (REGIDESO).

Un plan ambitieux pour renforcer le secteur énergétique
Depuis quelques années, le Burundi a entrepris des projets de construction de centrales hydroélectriques pour réduire son déficit énergétique. Parmi les chantiers majeurs figurent :

  • La centrale hydroélectrique régionale Rusumo Falls (80 MW), en construction sur la rivière Akagera, qui alimentera le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie.
  • Le barrage Jiji/Mulembwe (49,5 MW), en construction dans le sud du pays.
  • La centrale Kabu 16 (20 MW), en cours de réalisation sur la rivière Kaburantwa, dans la province de Cibitoke (nord-ouest).

L’objectif est de porter la capacité électrique installée à 400 MW d’ici 2027.

Défis et perspectives
Le Plan National de Développement 2018-2027, document de référence pour la planification stratégique, estime que le Burundi aura besoin de 400 MW pour son industrialisation et de 412 MW pour le secteur des mines.

Cependant, malgré les efforts en cours, le pays n’atteindra qu’une production de 245 MW d’ici 2026, laissant un déficit énergétique évalué à 566 MW pour répondre aux besoins croissants.

Actuellement, la production d’électricité plafonne à environ 90 MW, tandis que moins de 10% des Burundais ont accès à l’électricité, selon les statistiques de la REGIDESO. Avec une population de plus de 14 millions d’habitants (source : Worldometer 2024), ce faible taux d’électrification reste un défi majeur à relever.