Le Maroc et la Chine ont signé un protocole d’accord pour la construction d’une nouvelle ville intelligente à Tanger. Un gigantesque projet qui sera ouvert sur l’Asie, l’Europe et l’Afrique.
«Cité Mohammed VI Tanger Tech». C’est le nom de cette future ville intelligente fruit d’un partenariat entre le Maroc et la Chine. Le protocole d’accord a été signé le 20 mars entre les deux parties. Ce projet, qui est piloté par le groupe chinois «Haite» et la banque marocaine BMCE Bank of Africa, sera bâti sur une superficie de 2.000 ha. Un milliard de dollars y sera investi dans un premier temps, puis 10 milliards sur dix ans.
La construction se fera en trois phases. La première phase (500 ha) concerne la construction d’un espace résidentiel intelligent et d’une zone de service intégrée qui abritera dix secteurs d’activité: aéronautique, automobile, e-commerce, télécommunications, énergies renouvelables, transport, électroménager, industrie pharmaceutique, production de matériaux et l’agroalimentaire. Elle recevra aussi une zone industrielle dédiée aux équipements hydro-électriques, thermiques, éoliens, solaires, organiques, et au matériel pour les réseaux électriques, et une zone d’industrielle pour les équipements de transport qui cibleront notamment le marché africain.
En outre, des zones de production d’électroménager et de quincaillerie, de fabrication d’équipements pharmaceutiques, d’industrie agroalimentaire et de production de matériaux (acier, ciment, verre, textile) y seront construites. Une zone franche logistique qui rassemblera plusieurs projets sera construite durant la deuxième phase avec comme cibles les marchés africain, asiatique et européen. Quant à la troisième phase, elle consiste en l’édification d’une zone d’affaires pour favoriser l’installation de grandes entreprises multinationales.
15 milliards de dollars de chiffres d’affaires par an
Selon Li Biao, président du groupe Haite, «cet investissement vise à créer une nouvelle ville intelligente internationale intégrant l’écologie, l’habitabilité, l’industrie, la vitalité et l’innovation avec un investissement total établi à 1 milliard de dollars». En outre, 200 compagnies chinoises s’activant dans la production automobile, l’industrie aéronautique, les pièces de rechange d’aviation, l’information électronique, les textiles, la fabrication de machines et d’autres industries y seront implantées, a-t-il souligné.
Cette nouvelle cité devrait générer un chiffre d’affaires annuel pouvant atteindre 15 milliards de dollars et réaliser des recettes fiscales de 300 millions dollars. Elle accueillera environ 300.000 personnes et créera des emplois pour 100.000 personnes. De même, 6.000 personnes «hautement qualifiées» y seront formées chaque année.
Par Moussa Sène