Les pays africains ont pris des engagements audacieux pour mettre en œuvre des solutions de cuisson propre afin de compenser les effets dévastateurs de la cuisson à feu ouvert qui tue environ 600 000 femmes et enfants chaque année en Afrique.
Dans leurs pactes nationaux pour l’énergie (apo-opa.co/40Es40f) signés lors du Sommet africain de l’énergie-Mission 300, qui s’est tenu les 27 et 28 janvier derniers à Dar es Salam, en Tanzanie, douze pays africains ont fait part de leur intention d’accélérer le rythme de l’accès à l’électricité et aux solutions de cuisson propre sur le continent, qui connaît la croissance la plus rapide au monde, conformément à l’Objectif de développement durable n° 7 des Nations unies et à l’Agenda 2063 de l’Union africaine (apo-opa.co/40Vt2Xb).
Dans son discours de clôture, la présidente de la République-Unie de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a salué ces pays : « Je suis consciente que ces douze gouvernements font figure de pionniers et que beaucoup d’autres nous rejoindront dans le futur ». Plus tôt, lors de l’ouverture, elle avait évoqué l’objectif du sommet en ces termes : « Ce rassemblement est une plateforme pour consolider les engagements, annoncer de nouveaux partenariats et donner un élan à la réalisation de l’objectif de 2030. »
Le sommet de deux jours (apo-opa.co/40Fztwf) était organisé par le gouvernement tanzanien et Mission 300, une initiative de collaboration sans précédent entre le Groupe de la Banque africaine de développement, le Groupe de la Banque mondiale et des partenaires mondiaux, afin de combler le déficit d’accès à l’électricité en Afrique grâce à l’utilisation de nouvelles technologies et de financements innovants.
Modérateur d’une table ronde dédiée à la cuisson propre, Rashid Abdallah, directeur exécutif de la Commission africaine de l’énergie (AFREC) (apo-opa.co/40GUAhB), a fait remarquer, lundi, que si 600 millions d’Africains vivaient sans accès à l’électricité, un milliard d’Africains, soit près du double, étaient privés d’accès à la cuisson propre et dépendaient de combustibles de biomasse tels que le bois de chauffage et le charbon de bois, causant de graves répercussions économiques, sociales et environnementales. Selon des estimations prudentes, le coût de cette situation sur l’ensemble du continent s’élève à 790 milliards de dollars par an.
M. Abdallah s’exprimait aux côtés de Richard Muyungi, envoyé spécial de la présidente de la Tanzanie, ainsi que Peter Scott, PDG de Burn Manufacturing (apo-opa.co/40Vxy8b), et Martin Kimani, PDG de M-Gas (apo-opa.co/3CtCZBZ). Ces deux derniers ont souligné les impacts sanitaires, environnementaux et économiques importants du recours à des combustibles polluants pour la cuisson, et les approches innovantes mises au point pour faire face à cette crise.
M. Muyungi a partagé l’expérience de la Tanzanie dans le lancement d’une stratégie nationale globale de cuisson propre, soulignant l’importance d’un engagement politique de haut niveau, d’un engagement coordonné des parties prenantes et de l’intégration de la participation du secteur privé.
Il a salué le rôle de championne mondiale que joue la présidente Suluhu Hassan en portant la question au plus haut niveau des gouvernements africains. « Il est important de l’élever au plus haut niveau… Elle est la championne de la cuisson propre », a-t-il affirmé, insistant sur ce point : « Il est important qu’il y ait un champion qui puisse porter la cause de la cuisson propre au plus haut niveau en matière de partenariats et qui puisse s’associer à d’autres pour résoudre ce problème ». M. Muyungi a ajouté que la Tanzanie était en train de réaliser une transition vers des technologies de cuisson propre pour 80 % de sa population d’ici à 2034 grâce aux efforts de la présidente Suluhu Hassan.
M. Scott, dont l’entreprise Burn Manufacturing est le plus grand fabricant de solutions de cuisson propre en Afrique, a évoqué la diversité des solutions déployées à travers le continent, des fourneaux à biomasse économes en combustible aux appareils de cuisson électriques de pointe, avec des modèles de financement avec paiement à l’usage. Il a souligné la disponibilité de financements pour les projets de cuisson propre, en attendant l’approbation des réglementations sur les crédits carbone par les gouvernements.
« Nous vivons la période la plus passionnante de l’histoire de la cuisson propre », a lancé M. Scott. » Aujourd’hui, il y a beaucoup de liquidités en attente d’approbation des réglementations sur les crédits carbone afin de permettre au commerce et à la finance du carbone de se développer. »
Le modèle pionnier de GPL avec paiement à la cuisson de Martin Kimani, PDG de M-Gas, a fourni une solution innovante et abordable pour permettre aux ménages de passer à la cuisson propre. Il a fait part du succès de son entreprise, qui a intégré un demi-million de ménages au Kenya et en Tanzanie en seulement trois ans, démontrant ainsi la capacité d’évolution de cette approche. « L’une des considérations les plus importantes est l’accessibilité financière. Comment combler ce fossé ? », a-t-il demandé.
M-Gas a trouvé une réponse en installant des compteurs intelligents IOT, qui sont fixés dans les bouteilles de gaz sans paiement initial. « Nous reproduisons l’environnement (paiement à l’usage) et les gens peuvent maintenant cuisiner au GPL. Avec 35 cents, ils peuvent cuisiner trois repas par jour », précisé M. Kimani.
La Tanzanie, pionnière de la cuisson propre et de la sensibilisation mondiale
La Tanzanie a publié, l’an dernier, sa stratégie de cuisson propre pour la période 2024-2034 en réponse à ses propres défis : 3 000 décès par an et les effets dévastateurs d’une déforestation de 400 hectares par an due à l’utilisation de charbon de bois et de bois de chauffage.
Défendu par la présidente Suluhu Hassan, le programme de cuisson propre a rallié tout le monde et fait partie de l’agenda national, a déclaré M. Muyungi. « Cette discussion a mis en lumière les approches innovantes et la volonté politique nécessaires pour transformer la vie de millions d’Africains et assurer un avenir durable au continent. »
En reconnaissance des efforts nationaux, des prix ont été remis aux gagnants d’un défi national d’innovation en matière de cuisson propre le premier jour du sommet de Dar es Salam. Parmi les gagnants figuraient les créateurs d’une usine de production de biogaz et d’un système de distribution de gaz GPL par clic.
Le Groupe de la Banque africaine de développement s’est engagé à consacrer deux milliards de dollars sur dix ans à des solutions de cuisson propre en Afrique, ce qui représente une part importante des quatre milliards de dollars nécessaires chaque année pour permettre aux familles africaines d’avoir accès à la cuisson propre d’ici à 2030.
« Pourquoi quelqu’un devrait-il mourir simplement pour avoir essayé de cuisiner un repas décent, qui est considéré comme allant de soi dans d’autres parties du monde ? », a demandé le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, lors d’une discussion dans le cadre du sommet. « L’Afrique doit se développer avec dignité et fierté. Ses femmes, sa population doivent avoir accès à des solutions d’énergie propre. »
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