Pour le Fonds monétaire international (FMI), la raffinerie de Dangote Group a le potentiel de sauver le Nigéria du ralentissement économique actuel. Mieux, elle pourrait donner un coup de fouet à l’économie du pays à son démarrage en 2022.
La raffinerie de pétrole d’Aliko Dangote, d’une capacité de 650 000 barils/j et détenue par Dangote Group (Aliko Dangote, homme le plus riche d’Afrique y est majoritaire), est considérée comme l’une des plus grandes raffineries de pétrole du monde. Au début de sa production, prévue en 2022, elle pourrait mettre fin à l’ironie qui fait que le plus grand producteur de pétrole d’Afrique importe environ 7 milliards de dollars de carburant par an, plutôt que de répondre à ses propres besoins et en exporter. Dans son dernier rapport sur l’économie nigériane, le FMI a émis l’espoir que le démarrage de la production de cette raffinerie pourrait aider le Nigéria à améliorer son solde courant. En effet, le FMI défend que cette infrastructure pourrait répondre à la pleine demande de consommation intérieure de produits pétroliers raffinés, qui sont presque tous importés à l’heure actuelle. Dans le même sillage, de nombreux experts ont projeté que la raffinerie, qui pourrait coûter environ 15 milliards de dollars à Dangote Group, est capable de contribuer à économiser d’énormes devises au Nigéria en importations de carburant. Dans ce sens, elle a le potentiel de catalyser davantage de production nationale de pétrole brut et de stimuler la croissance du PIB, avec un surplus de 13 milliards de dollars, soit 2,3% additionnel au PIB. C’est d’autant plus juste que le pétrole brut destiné au raffinage local n’étant pas soumis au quota de l’OPEP.
Un complexe industriel, catalyseur de développement
Décrite comme le plus grand projet industriel jamais réalisé au Nigéria, la raffinerie dispose d’une colonne de distillation pour séparer le brut en divers combustibles à différentes températures, la plus grande du genre au monde. A noter que la raffinerie n’est qu’une partie d’un complexe pétrochimique de 15 milliards de dollars. Le complexe abritera un transformateur de gaz et la plus grande usine au monde d’ammoniac et d’urée, utilisée dans la fabrication de plastiques et d’engrais. Nous apprenons que l’usine d’engrais serait prête et pourrait être inaugurée à tout moment pour contribuer à la révolution agricole non seulement au Nigéria, mais aussi dans d’autres régions d’Afrique pour stimuler l’économie du continent.
Daouda MBaye