Le Dr John Magufuli est décédé mercredi 17 mars 2021 à l’âge de 61 ans. La nouvelle, annoncée par la Vice-présidente Samia Sulhu Hassan à la chaine nationale, est tombée hier soir comme un couperet.

Daouda MBaye

Le président John P. Magufuli a succombé à une crise cardiaque, mercredi 17 mars 2021. Les drapeaux sont en berne dans tout le pays pour honorer un deuil de 2 semaines. Le samedi 6 mars, il a été admis pendant un court instant au Jakaya Kikwete Cardiac Institute. Puis le 14 mars, il y a ensuite été reconduit le dimanche 14 mars après une rechute. La suite, vous la connaissez…
Le continent perd ainsi un de ses plus dignes fils. Dans un de ces derniers messages à la nation tanzanienne, il a martelé : « I have decided to sacrifice my life to my people of Tanzania ! » qu’on pourrait traduire par : « J’ai décidé de sacrifier ma vie pour mon peuple de Tanzanie ! ».
Il laisse une jeunesse africaine triste. Une jeunesse qui comptait beaucoup sur ce bâtisseur arrivé au pouvoir en 2015. Dès son accession à la magistrature suprême, il s’est assigné de lutter contre la corruption et booster le développement des infrastructures dans son pays. Fervent combattant de l’impérialisme d’où qu’il vienne, il s’était juré d’éviter les voyages non essentiels, notamment aux meetings de prestige. Parmi ses desseins figurait cette assertion que son peuple se remémore pour les réalisations faites pour lui. Zito Kabwe, chef de l’opposition tanzanienne, qui a présenté ses condoléances sur Twitter, lui a attesté que la nation se rappellera sa contribution pour le développement du pays.

L’après-Magufuli…
Ces derniers jours, l’opposition tanzanienne avait fait beaucoup de bruits dans les médias pour demander après le chef de l’État. Si des esprits mal intentionnés ont avancé qu’il serait mort de covid-19, la Vice-présidente a évoqué une attaque cardiaque, dont le Dr Magufuli souffrait. Depuis plus de 10 ans, il était en traitement à l’hôpital de Dar Es-Salaam…
Juste après sa disparition, l’OMS s’est empressée d’exhorter la Tanzanie à partager des données sur la pandémie et prendre des décisions allant dans le sens de la lutte contre le coronavirus. Parmi ses ennemis, d’aucuns rappellent que le défunt président Magufuli avait depuis longtemps minimisé la gravité du covid-19, appelant les Tanzaniens à prier, à utiliser l’inhalation de vapeur et à adopter des remèdes locaux pour se protéger de la maladie respiratoire.
Conformément à la Constitution tanzanienne, la Vice-présidente Samia Sulhu Hassan lui succède pour terminer un mandat de 5 ans, entamé l’année dernière suite à sa réélection. Elle devient ainsi dans l’histoire la première femme à assumer le poste de chef de l’État du pays.