Une fois n’est pas coutume, ce sont deux champions qui sont à la Une de ce 22e numéro d’ABJ. L’ISM d’abord avec à sa tête Amadou Diaw, qui domine la scène africaine de l’enseignement supérieur privé depuis déjà plusieurs années, et Kabirou Mbodje, président de «Wari» qui a surpris tout le monde avec le rachat, il y a quelques semaines, de Tigo, deuxième opérateur télécoms mobile du Sénégal.
Ces deux acteurs, chacun selon sa façon et dans des secteurs différents, inaugurent l’ère des plateformes à laquelle nous consacrons notre bloc-notes de ce numéro (voir page 76). L’avènement des plateformes est rendu possible par une digitalisation à pas forcés de pans entiers de l’économie rendant caducs les modèles hérités de l’économie traditionnelle.
L’ISM par ses multiples partenariats et son ingéniosité pédagogique réinvente l’éducation en distribuant toutes formes de connaissances à des publics venant de toute l’Afrique. En cela, elle préfigure ce que sera l’éducation du futur : connectée à l’entreprise locale, agile et décomplexée face au reste du monde. Pas étonnant que Galileo soit entré dans son capital pour tirer parti de ce vaste marché de l’éducation.
«Wari», en rachetant un opérateur de télécommunications, accentue sa capacité à distribuer via les réseaux télécoms pas seulement de l’argent, mais une multitude de services allant du paiement de factures au commerce électronique, entre autres, une sorte de Amazon africain capable via sa plateforme d’effectuer des transactions 24 h/24, 365 j/365. .
Hélas, trop peu de décideurs saisissent la portée et les enjeux de la transformation digitale. En cela, ils constituent le plus grand risque pour leur entreprise bien plus que les risques financiers ou juridiques. Car ce risque menace la vie même de l’organisation, reléguant au second plan les modèles économiques obsolètes.
La chance pour le continent c’est que les clés de succès dans cette nouvelle économie ont pour nom : connectivité, instantanéité et agilité. Le rapide l’emporte sur le lourd, et le connecté aura plus d’impact que l’isolé.
À bon entendeur… Salut !
Par Alioune Gueye