Les pays émergents ont encore du chemin à parcourir pour aller vers une ‘’technopolisation’’ bien maîtrisée. Il ne s’agit pas de construire à tout va, mais bien d’utiliser ce moyen de façon efficace dans le but de dynamiser le territoire. A l’aune des expériences passées, cinq (5) principaux facteurs pour réussir l’installation d’une telle structure peuvent être retenus.
Facteur n°1 : s’assurer de l’implication des acteurs clés
Pour créer les conditions qui permettront à la fois d’attirer les investissements, de créer de l’emploi et de stimuler les innovations, la technopole doit être soutenue à la fois par des acteurs publics. Dans tous les modèles observés, l’Etat joue un rôle essentiel dans la mise à disposition du foncier, le financement des infrastructures et de l’innovation (incitations fiscales, subventions). Les Caisses des Dépôts sont également amenées à jouer un rôle majeur dans le financement, voire le développement et l’animation des technopoles. La mobilisation des entreprises privées nationales constitue quant à elle, un levier clé pour le développement des entreprises de la pépinière. Enfin, les partenariats avec des universités locales permettent de constituer des parcours de formations professionnalisantes.
Facteur n°2 : définir une vision commune ancrée dans les objectifs stratégiques du pays
Les offres des technopoles doivent être adaptées aux besoins du pays et aux politiques économiques; les activités accueillies doivent ainsi être alignées avec les secteurs considérés comme stratégiques à l’échelle nationale. Pour contribuer durablement à la création d’emplois dans le pays, la technopole doit s’inscrire dans le cadre d’une politique d’innovation nationale définissant les secteurs prioritaires (industrie, énergie, agroalimentaire, services, etc.) en matière d’innovation, sur le long terme, et les moyens associés.
Facteur n°3 : définir le modèle de financement ad hoc
Le modèle de financement et d’exploitation de la technopole doit être construit en y associant plusieurs partenaires publics et privés. Une orientation vers un modèle mixte où la prise de risques serait principalement assurée par l’Etat, le financement par des partenaires techniques et financiers (et éventuellement privés), et l’exploitation par une société privée, est à privilégier.
Facteur n°4 : disposer d’un modèle opérationnel performant et d’une gouvernance efficace
En matière de gouvernance, la pérennité de la technopole repose sur une autonomie de gestion et financière qui lui permet de ne pas dépendre de subventions, et de dynamiser la recherche d’entreprises clientes et de partenariats avec des entreprises externes. La gestion est souvent assurée par une association comprenant les différents acteurs. Le modèle doit être performant et s’inscrire dans la pérennité pour accompagner la montée en puissance du site à travers les années, et atteindre les objectifs annuels de taux de remplissage. Il est utile dans ce cas, de pouvoir compter sur une professionnalisation des gestionnaires des sites. L’équipe de gouvernance devra accorder une attention particulière à la sélection des entreprises occupantes, aux initiatives de promotion et de mise en réseau, ainsi qu’aux politiques de communication.
Facteur n°5: rendre l’offre du technopôle attractif vis-à-vis de l’international
Il s’agit de faire le marketing de l’offre en matière de prestations proposées aux entreprises (centres de conférences, bibliothèques, salles de réunions, helpdesk…) et de rendre ces services visibles à l’international. Il sera indispensable de mener une véritable campagne de séduction auprès des entreprises nationales et multinationales qui choisiront leur lieu d’implantation selon les avantages logistiques et administratifs. Enfin, l’attractivité sera d’autant plus grande qu’un cadre réglementaire incitatif sera mis en place en matière d’investissements pour faciliter le financement des jeunes entreprises. Les villes, catalyseurs du développement des pays émergents innovantes, et en matière de fiscalité. Par ailleurs, des partenariats internationaux ont tout intérêt à être réalisés avec d’autres entités, entreprises et pôles universitaires, de manière à ¢créer des relations bilatérales productives.