Le maréchal-président du Tchad, Idriss Déby Itno, est mort hier des suites de blessures au combat, juste après être réélu à la magistrature suprême. Un Conseil militaire de transition, dirigé par son fils, a été mis en place pour balayer une quelconque période d’incertitude, sachant que plus que jamais l’Afrique a besoin d’un Tchad uni et fort pour demeurer le rempart d’un Sahel, au sous-sol très riche, contre un terrorisme rampant.
Daouda MBaye
C’est officiel, après un hommage national prévu pour vendredi 23 avril 2021, le défunt président tchadien Idriss Déby Itno sera enterré dans son village natal, Amdjaress, à 1 500 km au nord-est du pays. Un deuil national de 14 jours a été décrété dans le pays et les drapeaux seront en berne tout au long de cette période. De ce qui ressort d’un semblant de communication officielle mise en place, l’armée tchadienne a annoncé la formation d’un conseil de transition qui sera mis en place pendant 18 mois et sera dirigé par le général Mahamat Idriss Déby, fils du chef de l’État qui vient de décéder. Vivement, le rétablissement de sources officielles de communication. Ce pays, qui a été jusque-là le rempart de la sous-région sahélienne, n’a pas que des amis. Ses ennemis, qui sont aussi ceux de l’Afrique, diffusent déjà des tas de fake news pour le déstabiliser dans un contexte marqué par des combats contre une rébellion du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) dans le nord (Tibesti et Kanem), qui n’attend que l’opportunité de poursuivre sa marche sur N’Djamena. Nous apprenons que la rébellion, qui a ôté la vie du président défunt, menace toujours de marcher sur la capitale.
De sources dignes de foi, la vie reprend timidement son cours normal dans la capitale. Quant à l’administration publique, elle fonctionne au ralenti…
Mais qui est le général Mahamat Idriss Déby ?
Selon la charte adoptée, hier mardi 20 avril 2021, par le Conseil militaire dirigé par Mahamat Idriss Déby, le gouvernement de transition dirigera le pays sur 18 mois. Le fils du président Déby, âgé de 37 ans, qui sera à sa tête, est un général de l’armée tchadienne. Pendant de nombreuses années, il a été le chef de la Direction générale des services de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE), qui comprend la garde présidentielle.
Élevé par sa grand-mère, il est d’ailleurs surnommé « Kaka » (« grand-mère », en arabe dialectal tchadien). Formé au Groupement des Écoles militaires interarmées du Tchad au milieu des années 2000, il s’est ensuite inscrit au Lycée militaire d’Aix-en-Provence, en France, mais n’y a passé qu’un trimestre, avant de rentrer chez lui.
Il est important de noter que l’opposition et la société civile rejettent cette transition de militaires au pouvoir. Quoi qu’il en soit, il faudra de la sagesse et éviter une dévolution « monarchique »… Et si cette transition faisait plus de places aux civils, afin de sauvegarder l’unité du pays face à un ennemi qui ferait beaucoup de mal au Tchad et à toute la zone sahélienne qui a déjà payé un lourd tribut.