Des bailleurs de fonds promettent d’investir plus de 200 millions de dollars pour promouvoir la révolution verte en Afrique à travers l’inclusion des petits exploitants agricoles.
208 millions de dollars, c’est le montant du financement promis par les Fondations Bill et Melinda Gates, Rockfeller et l’Agence américaine pour le développement international (USAID) pour lancer une véritable révolution verte sur le continent. L’annonce a été faite lors de la dernière édition du Forum sur la révolution verte en Afrique (Agra) qui s’est tenue mi-septembre à Abidjan. L’objectif de ce fonds est de «catalyser et soutenir une transformation agricole inclusive dans au moins 11 pays d’Afrique, ce qui augmentera les revenus et améliorera la sécurité alimentaire de 30 millions d’exploitations agricoles familiales de petite taille». Ce projet fait partie du PIATA, partenariat pour la transformation agricole inclusive en Afrique.
Pour réussir ce pari, l’Afrique doit développer une approche inclusive en mettant en relation les petits exploitants agricoles (estimés à 41 millions sur le continent) aux entreprises agroalimentaires, d’après le rapport 2017 sur l’état de l’agriculture en Afrique «Africa Agriculture Status Report» (AASR) présenté lors de forum. «L’Afrique a besoin d’une révolution agricole qui soit originale et qui relie des millions de petites exploitations à des entreprises agroalimentaires, créant des chaînes d’approvisionnement alimentaires étendues, des emplois et des opportunités économiques pour de larges segments de la population».
Soutenir les PME et les petits exploitants c’est favoriser la croissance de ce secteur, car ces deux entités pourraient gagner 1.000 milliards de dollars par an dès 2030 grâce à la mise en place d’industries de transformation au niveau local. Ce gain énorme permettra aux pays africains de tourner le dos aux importations de produits alimentaires qui représentent 35 milliards de dollars par an, selon le rapport. Un montant qui devrait même passer à 110 milliards de dollars en 2025 si ces pays n’améliorent pas la productivité des chaînes de valeur agroalimentaires. L’AASR préconise ainsi la hausse des financements dans ce domaine. L’agriculture, qui polarise plus de 50% de la population africaine, reçoit moins de 1% des crédits bancaires. «L’Afrique a les ressources, les compétences et les capacités humaines pour passer de son statut d’importateur au statut d’exportateur et de consommateur d’aliments produits en Afrique», indique Dr Agnes Kalibata, président de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), commanditaire de cette étude.
Par Baye Sakho