En Inde et au Brésil, la deuxième vague croissante d’infections à la Covid-19, avec des cas quotidiens dépassant respectivement 300 000 et 60 000, la situation est grave. Dans un récent rapport, S&P Global Ratings table sur une sérieuse entrave de la reprise économique de l’Inde, l’augmentation de la possibilité de perturbations commerciales, un risque de contagion important pour d’autres zones géographiques…

Daouda MBaye

Contrairement aux avancées dans le traitement de la pandémie de Covid-19, ailleurs dans le monde, en Inde et au Brésil, une second vague n’apporte qu’incertitudes et sévères pressions sur l’infrastructure sanitaire.  Dans ces deux pays, outre les pertes en vies humaines substantielles (plus de 200 000 en Inde et près de 400 000 au Brésil) et d’importantes préoccupations humanitaires, S&P Global Ratings estime que l’épidémie pose des risques à la baisse pour le PIB et augmente la possibilité de perturbations commerciales.
Il paraît évident que le nombre absolu élevé d’infections en Inde (près de 18 millions) et au Brésil (14 441 563) présente un risque de contagion important pour à la fois les pays limitrophes mais aussi le reste de la planète. C’est d’autant plus juste que nombre de pays projettent des plans de déconfinement. Nous avons même assisté ces derniers jours à un concert-test ayant rassemblé 5 000 personnes à Barcelone en Espagne et que les campagnes de vaccination progressent tant bien que mal, voire s’accélèrent, un peu partout.
Le monde ne peut rester indifférent à cette deuxième vague de Covid-19. Si l’épidémie se prolonge, la reprise économique sur l’exercice 2021/2022, notamment dans ces deux pays, sera hypothétique. Une aide internationale s’organise, mais face à la pression sur les flux de production de vaccins anti-Covid19, rien n’est gagné.

Maintenir des positions budgétaires agressives
Dans la région Asie-Pacifique, à fortes concentrations démographiques, sensible à la contagion par les variants hautement infectieux de Covid-19 présents en Inde et au Brésil, étant donné les faibles taux de vaccination dans la région, de nombreux observateurs craignent une nouvelle explosion. Si à cela s’ajoutent une efficacité limitée contre les mutations virales plus récentes, des hôpitaux bondés qui refusent des malades, notamment à New Delhi, tous les voyants peuvent rapidement virer au rouge, dans les autres pays jusqu’ici peu touchés ou ayant réalisé des améliorations notables
Si les tendances ne s’inversent pas, les gouvernements indiens et brésiliens seront contraints de réimposer des mesures de confinement générales. S&P Global Ratings trouve que l’Inde, déjà confrontée à une perte permanente de production par rapport à sa trajectoire pré-pandémique, va vers un déficit de production à long terme équivalent à environ 10% du PIB. Dans tous les cas, ces analystes croient qu’une forte croissance économique sera essentielle pour maintenir la position budgétaire agressive du gouvernement, présentée dans le dernier budget. Ils défendent aussi que le rythme et l’ampleur de la reprise post-crise auront des implications importantes pour la notation de la dette souveraine.