«Le test de diagnostic détecte des séquences génétiques du Covid-19»
Votre fondation MAScIR a récemment annoncé la conception d’un premier kit «100% marocain» de diagnostic du Covid-19. De quoi s’agit-il concrètement ?
Le projet consiste à mettre au point, optimiser et valider un test de détection du virus SARS-CoV2 / Covid-19 par la technique de diagnostic de référence préconisée par l’OMS, la RT-PCR ou Real Time Polymerase Chain Reaction. Le test est basé sur la détection d’un minimum de trois séquences génétiques parmi les plus stables conservées au niveau du génome du SARS-CoV2/Covid-19 couplé à un contrôle interne, témoin du bon déroulé de la réaction du test-diagnostic.
Vous avez développé ce kit à travers votre startup Moldiag. Quelles sont les raisons qui ont motivé sa création ?
Le Covid-19 a été qualifié de pandémie par l’OMS le 12 mars 2020. Quelques jours plus tard, encouragée par le top management, l’équipe de biotechnologie médicale de la Fondation MAScIR a pris l’initiative, en s’appuyant sur son expertise en matière de développement et de mise au point de kits de diagnostics (tuberculose, leucémie, hépatite C, cancer du sein HER2) etc., d’apporter sa contribution à la mobilisation initiée par SM le roi à travers le développement d’un test de détection du virus SARS-CoV2/Covid-19 par la méthode de référence RT-PCR. Par cette démarche, la Fondation MAScIR poursuit sa mission de promotion de la R&D orientée marché avec l’objectif de contribuer et de renforcer le développement du label « Made in Morocco ».
Quelles sont ses particularités ?
Le test MAScIR est un test basé sur la technologie de RT-qPCR pour l’amplification et la détection des gènes de l’enveloppe (E), de la spicule virale (S), de l’ARN polymerase ARN-dépendante (RdRp) ainsi que d’un contrôle interne cellulaire. Le mix du test mis au point et développé par les équipes de la Fondation MAScIR est unique par sa composition, ses caractéristiques et sa sensibilité démontrée par rapport à celle des autres kits utilisés en routine dans les laboratoires de validation. Les composants sont spécifiques par leur design et leur combinaison au kit-test MAScIR.
Peut-on connaitre les différentes étapes de développement et de validation de ce kit ?
Le processus de développement du test de détection du Covid-19 a connu plusieurs étapes (voir graphique). Afin de valider son test moléculaire sur des échantillons de prélèvements de patients et s’assurer de sa stabilité en condition d’utilisation de routine et en environnement diversifiés et sur différents types et marques de machine RT-PCR , la Fondation MAScIR a établi une collaboration avec les FAR (Forces Armées Royales, ndlr) dans les hôpitaux de Rabat, Marrakech et Meknès, l’Institut d’hygiène de Rabat, le Centre de bactériologie et virologie du CHU de Casablanca, les laboratoires de la Gendarmerie Royale de Rabat et l’Institut Pasteur de Paris. Plus de 450 échantillons ont été analysés avec le kit-test MAScIR démontrant une concordance à 100% avec les tests utilisés en routine dans les laboratoires sus-cités.
Qu’en est-il du prix ?
Le prix du kit MAScIR sera 50% moins cher que les kits que l’on trouve sur le marché.
Avez-vous reçu des commandes ?
A ce stade, nous avons une commande publique de 10 000 tests à produire d’ici fin juin.
Des kits importés sont généralement utilisés dans le diagnostic des pathologies comme le Covid-19. Prévoyez-vous une production à grande échelle pour répondre aux besoins du marché marocain ?
La production se fera à travers Moldiag, startup qui émane de MAScIR et qui est spécialisée dans le développement et la production des kits de diagnostics moléculaires. Nous pourrons monter en puissance rapidement et répondre à des besoins importants. L’objectif de MAScIR est de répondre au besoin national en termes d’innovation et de renforcement de la sécurité sanitaire.
Comptez-vous déployer vos kits dans d’autres pays africains, voire au-delà ?
Evidemment, MAScIR s’inscrit pleinement dans la stratégie de coopération Sud-Sud de notre pays. Le kit MAScIR fera l’objet d’une validation prochainement par le CDC Africain et nous sommes, bien entendu, très favorables à l’idée qu’il soit utilisé par d’autres pays africains.