Plus de 10.000 entreprises chinoises sont actives en Afrique notamment dans le secteur manufacturier et des services, selon une récente étude du cabinet McKinsey. Leurs recettes devraient augmenter d’ici 2025.
Pour réaliser cette étude, McKinsey a ciblé 1.000 entreprises chinoises opérant dans huit pays qui génèrent près des 2/3 du produit intérieur brut (PIB) d’Afrique subsaharienne. D’après le cabinet de conseil américain, 90% sont des sociétés privées qui s’activent principalement dans le secteur manufacturier (1/3), les services (1/4) ainsi que dans le commerce, la construction et l’immobilier (1/5 par secteur). «Ces entreprises apportent des capitaux et transfèrent leurs compétences managériales et leur énergie entrepreneuriale vers le continent, aidant ainsi l’Afrique à accélérer son développement économique», indique le rapport.
Ces entreprises affichent globalement une bonne santé financière. Près d’un quart déclare avoir couvert leurs investissements initiaux après moins d’un an d’activité ; le taux de profit serait aussi supérieur à 20% pour le tiers d’entre elles. Quelque 74% se disent optimistes sur l’avenir de leurs activités en Afrique. 89% de leurs travailleurs seraient des locaux, mais précise le rapport, les seuls 44% d’entre eux occuperaient des postes de cadre. La langue et la culture constituent des barrières pour ces managers locaux. Près de 2/3 proposeraient des formations à leurs employés.
Flux financiers chinois 15% supérieurs aux chiffres officiels
Toutefois, McKinsey soulève quelques points qui devraient être améliorés, en particulier dans le système d’approvisionnement de ces entreprises chinoises. Seuls 47% de ces produits (en valeur) proviendraient de sociétés africaines qui pourraient davantage bénéficier de ces investissements. Les violations du droit du travail et du droit de l’environnement par certains groupes, de même que la sécurité personnelle et la corruption sont autant de points négatifs pour ces entreprises chinoises.
Au total, 10.000 entreprises chinoises opéreraient en Afrique, et elles génèrent quelque 500 milliards de dollars par an, soit 12% de la production industrielle de l’Afrique. Déjà, selon le rapport, l’empire du Milieu aurait capté près de 50% des parts de marché de l’ingénierie, de l’approvisionnement et de la gestion de construction. La Chine est aussi la plus grande source de financement en infrastructure sur le continent devant la France, le Japon, l’Allemagne et l’Inde.
Le rapport révèle, en outre, que les flux financiers de la Chine en Afrique seraient de 15% supérieurs aux chiffres officiels si l’on inclut les flux non traditionnels. Pour rappel, les échanges commerciaux Chine-Afrique ont enregistré une croissance annuelle de 20% au cours de la dernière décennie. Selon Kartik Jayaram, associé principal et co-auteur du rapport, l’engagement de la Chine sur le continent devrait s’accélérer et les entreprises chinoises pourraient cumuler des recettes supplémentaires évaluées à plusieurs centaines de milliards de dollars d’ici 2025.
Par Moussa Sène