Qu’on se le dise, nous vivons des moments exceptionnels dans l’histoire de l’Humanité qui façonneront sans doute profondément la Société de demain.

Le terme de crise, trop souvent galvaudé, trouve ici tout son sens premier. En effet, le mot « crise » désigne en latin (krisis), ce « moment » où en médecine on se demande si le patient va s’en sortir ou pas. Nous sommes précisément dans ce cas de figure, d’autant que la crise est systémique.

Contrairement aux crises précédentes auxquelles on se réfère souvent, crise des subprimes de 2008, voire la crise de 1929, qui n’étaient « que » des crises économiques, cette crise est une crise de société. Il nous faut donc inventer un nouveau modèle, non pas seulement économique mais de société, comprenant une nouvelle grammaire du vivre-ensemble, avec toutes les composantes économiques, sociales et culturelles.

L’Afrique est légitime pour incarner ce nouveau modèle, tant elle a souffert dans sa chair des affres du néolibéralisme cupide, injuste et du déséquilibre des termes de l’échange. Mais elle est aussi légitime par les valeurs qu’elle porte: la primauté du collectif sur l’individu, le sens du bien commun, le partage, le sens aigu de l’Humain.

Qu’on s’entende, il ne s’agit guère de dénigrer l’économie de marché qui a apporté avec elle la plus longue période de prospérité et de richesse au monde. Ce dont il est question ici, c’est de construire un modèle plus équilibré, plus juste et intégrant les exigences du développement durable. Dans ce modèle, autant dire que la performance ne pourra être que globale et pas seulement économico-financière. Vaste chantier !

D’ores et déjà, on sait que la technologie et les femmes y prendront une part déterminante. Ce n’est donc pas un hasard si nous consacrons un dossier à l’Assurtech, tant les technologies vont impacter tous les secteurs.

L’interview que nous a accordée Aissata Béavogui, directrice générale de Guinea Alumina Corporation (GAC), illustre bien qu’aucun secteur n’est inaccessible aux femmes et achèvera de nous convaincre que l’avenir sera féminin.

Bonne lecture

Par Alioune Gueye