La ville du Détroit a accueilli, vendredi 1er avril 2022, la 4ème Edition de Industry Meeting Days, jumelée à la 2ème Edition des Industry Meeting Awards, dans une salle archicomble, en présence des Ministres Ryad Mezzour de l’Industrie et du Commerce, Youness Sekkouri, de l’inclusion économique et de la PME et des compétences, de MM. Omar Moro, président du Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. La souveraineté industrielle a été magnifiée et la performance célébrée.
B.E. Badri
Les Industry Meeting Days reprennent leur cours normal, après une rupture dictée par la crise sanitaire. Une fois le ruban coupé par les officiels, accompagnés de M. Hicham Rahioui Idrissi, Président directeur général d’Industricom Group (qui édite Industrie du Maroc Magazine), et le tour des stands, cette édition a été entamée par une cérémonie d’ouverture en grandes pompes.
Si le PDG d’Industricom a souhaité la bienvenue aux participants de cette grand-messe du renouveau industriel marocain, M. Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, a entamé son propos remerciant les initiateurs de la rencontre pour le choix de la thématique « La souveraineté industrielle, énergétique, sanitaire et alimentaire ».
D’emblée, il a rendu un vibrant hommage à ses prédécesseurs qui ont pu hisser haut la main l’étendard, en dépit de coûts d’énergie élevés… Il n’a pas manqué de saluer la culture et l’aptitude de transformation culturelle chez l’opérateur et l’investisseur marocain. Un acteur qui a su opérer un virage à 180°, passant d’une économie de rentes à une économie plus volatile, mais ôh combien innovante. Il s’est réjoui que l’expérience ait démontré que ce soit à la fois possible et rentable. Il a alors loué les pionniers qui sont à l’origine et magnifié le fait que plus de 900 projets soient en cours de traitement… De son avis, c’est tout ce continuum qui porte la compétitivité de l’économie marocaine. Cela n’aurait pu se réaliser, sans les autorités régionales, les opérateurs, partenaires internationaux, dont l’Onudi… à qui il a exprimé sa reconnaissance.
Relativement à la souveraineté industrielle, il a attiré l’attention sur le fait d’éviter de la confondre à l’autosuffisance. Bien au contraire, pour le ministre de l’Industrie et du commerce, il s’agit d’un mélange de sécurité, notamment des chaines de valeurs, d’influence industrielle pour avoir accès au marché, valoriser davantage les ressources et ne pas les mercantiliser. A ce titre, il a donné l’exemple de Managem. Pour clore son propos, M. Ryad Mezzour a lancé un appel, afin que chaque marocain fasse que son terrain de jeu soit le monde. « Notre pays est en train de se dimensionner pour investir le monde entier », a-t-il alors lancé.
Une nécessaire synergie
M. Youness Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique et de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, constatera pour sa part la rançon du succès d’un événement où il faut crier pour s’entendre, tant la salle était comble et les travées occupés par des retardataires, restés debout… Il a fait de belles annonces et partagé un certain nombre de messages. De son avis, la dynamique de l’industrie est une exception dans une conjoncture si tendue. Il a fait allusion à de nombreuses industries sans les nommer, celles-là même qui ont recherché des modèles pour soutenir la paix sociale. Pour le ministre de l’Inclusion économique chaque opérateur a défendu l’emploi.
Lui aussi a partagé sa vision de la souveraineté industrielle, celle-là qui contribue à la paix sociale, saluant la complémentarité public-privé, surtout un secteur à la fois générateur d’emplois et porteur d’entrepreneurs qui a su implémenter une industrialisation intelligente. Justement, il n’a pas omis les PME-PMI. « We must speak Small first », dira-t-il. Pour justifier on propos, il a soutenu : « Certaines entreprises ont démarré petit et sont aujourd’hui de grands comptes ».
Parmi les annonces partagées, M. Youness Sekkouri a révélé : « L’émergence, nous la réalisons avec vous », et dévoilé « une réflexion sur le Code du travail allant dans le sens d’encourager les efforts pour des réformes sur les contrats de Ressources Humaines ». Enfin, remerciant les industriels, il a assuré que « dans quelques semaines, nous arriverons à des accords avec les syndicats. »
Création d’un Fonds régional de développement
Même son de cloche auprès de M. Omar Moro, Président du conseil de la région TTA, qui a remercié l’organisation pour le choix de la thématique. Il a trouvé que la souveraineté industrielle est non seulement un choix stratégique, dictée par SM le roi Mohammed VI (Que Dieu l’assiste), mais aussi pour une condition sine qua non de développement. C’est une clé de voûte, ajoutera-t-il avant de faire remarquer que l’avenir s’invente et se construit. Soulignant que les crises ne sont pas des moments de repli mais catalyseurs de nouveaux départs, il a mis l’accent sur les opportunités de l’heure et qui ont trait à la transition énergétique, l’industrie 4.0… De toutes les façons, la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, un chantier et pilier de l’industrie marocaine… s’est évertuée à régler ses pendules au temps du Maroc. On y vit des investissements et du développement tout azimut, dira-t-il en substance. En ce temps de l’intégration, de l’investissement intelligent, le président du Conseil de la région nous apprend que le Conseil a voté la création d’un Fonds régional de développement de 1 milliard dh, annoncé la création d’un Agropole à Larache et bien d’autres projets de développement.
Soutien au Made in Morocco
Mohamed Bachiri, directeur général de Renault Maroc, saluera lui aussi le choix de la thématique, et souligner qu’il est grand temps de revoir notre ses stratégies dans une ère d’économie mondiale hyperconnectée… mais néanmoins un monde plus vulnérable. Justement, c’est le moment de réduire la dépendance et le Maroc ne fait pas exception. Le directeur général de Renault Maroc a loué la série d’actions sont menées par les ministères de tutelle et un rattrapage technologique est amorcé, en dépit de la nouvelle crise qui rend la conjoncture mondiale encore plus tendue. Fort heureusement des reprises de niveaux de production sont amorcées, toutefois pour les pérenniser, il est nécessaire de mettre en place un certain nombre d’actions pour soutenir le Made in Morocco. Il n’a pas achevé son propos sans souligner l’importance du travail sur la Charte de l’investissement, mais aussi sur le repositionnement du Maroc sur le Green Deal, les sources d’énergie propre, le nécessaire accès à l’eau, la réduction du stress hydrique, autant de paris à réussir.
Pour Sanae Lahlou, représentante pays de l’Onudi, Industry Meeting Days est devenu l’événement incontournable de l’industrie au Maroc. Relativement à la souveraineté industrielle, elle soutiendra qu’elle prépare les Etats nations aux chocs exogènes. « Loin de se calfeutrer dans une quelconque autarcie, la souveraineté industrielle consiste de développer des industries et trouver de bons partenaires, notamment avec l’Onudi et les agences financières. A l’aube de la ZLECAf, le Maroc doit servir de modèle… », a-t-elle confié. Enfin, la représentante pays de l’Onudi a plaidé pour un New normal et se focaliser sur les 17 Objectifs des Nations Unies pour 2030. Elle trouve que le Maroc est prêt pour inscrire un nouveau modèle développement inclusif où l’humain est au centre, où la transformation des cycles de production, avec une décarbonation quasi-obligatoire à la veille d’un cycle bas carbone incendiaire, est à encourager, mais aussi l’accompagnement de la formation de jeunes hommes et femmes entrepreneurs, ingénieurs, le développement des territoires, de la R&D, dans une ère d’industrie 4.0.
Présence remarquée de Huaweï
La journée s’est poursuivie sur deux panels de 4 rounds, à raison de 3 rounds pour le premier panel et 1 round pour le second. Des échanges riches, en tous points de vue…
La firme technologique chinoise, de classe mondiale, Huawei faisait partie des panélistes de la grand-messe de l’industrie marocaine. Chakib Achour, Chief Strategy Officer and Huawei ICT AMBASSADOR, est intervenu lors des 2 panels, portant successivement sur « La souveraineté industrielle, alimentaire, sanitaire et énergétique » et sur « La souveraineté industrielle au service de l’investissement, l’emploi, le territoire et l’innovation » aux rounds respectifs « L’investissement et le développement durable pour des leviers de croissances incontournables » et « La souveraineté numérique catalyseur de développement industriel ». Il a alors partagé son regard sur la digitalisation au Maroc ainsi que son apport au développement de l’écosystème numérique marocain. Par ailleurs, le géant chinois a expliqué l’importance du cloud dans la quête de souveraineté digitale pour un pays.