Le démarrage d’une nouvelle année est souvent une occasion de décrypter un environnement complexe, de faire des choix stratégiques et de mettre en place les moyens pour transformer une vision en résultat. Le conflit commercial, entre les Etats-Unis et la Chine, illustre à l’envie cette complexité.
Si le continent parvient à avoir une bonne lecture de cette crise, il peut en tirer son épingle du jeu. Mais il ne réussira que s’il se positionne comme un acteur géostratégique et non pas comme l’enjeu de la stratégie des autres. Le fait qu’il détienne la quasi totalité des ressources stratégiques dans son sous-sol, qui déterminent l’avenir des technologies du futur, notamment les terres rares, le coltan, le cobalt, si déterminants pour l’industrie de l’aéronautique, des technologies de l’information, des nanotechnologies, en font un acteur incontournable.
Mais pour peser sur le cours de l’histoire, et c’est le message du meilleur prospectiviste du continent, Alioune Sall, qui nous accorde un Grand Entretien et qui a effectué un remarquable travail sur les scenarii du futur africain, il nous faut inventer un nouveau modèle économique qui intègre pleinement les préoccupations environnementales, et les dynamiques socioculturelles de l’Afrique. Il nous y révèle, que nous avons plutôt tendance à nous acheminer vers le scénario intitulé «Les lions pris au piège», du fait de l’incapacité de nos pays à se projeter dans l’avenir, à tirer parti de leurs atouts distinctifs et à s’insérer dans les chaînes de valeur mondiales. Si nous voulons tendre vers le scénario le plus optimiste, «Les lions sortent de la tanière», il nous faut réinventer notre modèle économique en enclenchant une vraie dynamique de transformation économique et structurelle de nos économies africaines. C’est l’occasion de rappeler à quel point la prospective, cette discipline intellectuelle, est aujourd’hui, plus que jamais, nécessaire pour permettre à nos pays d’enclencher des dynamiques vertueuses.
Ce numéro bénéficie également de la contribution exceptionnelle de Metsi Makhetha, représentante résidente du Système des Nations Unies au Burkina Faso, passionnée par l’escalade. Mais, cette passion est un excellent trait d’union entre le sport, le goût de l’aventure, de la découverte, mais également sa vie professionnelle et personnelle. Elle nous y donne une leçon de leadership et montre à quel point il existe un parallèle entre l’escalade d’une montagne, la vie professionnelle et les péripéties de la vie quotidienne. Les jeunes professionnels africains qui démarrent dans l’entrepreneuriat ou dans la vie active, gagneraient à s’en inspirer.
Stéphane Moudouté - Bell, Président de Latitude Monde qui vient d’organiser la troisième édition de ce forum original sur la responsabilité sociale d’entreprise à Kigali, démontre à travers l’entretien qu’il nous a consacré, à quel point il est crucial de dépasser l’effet de mode pour inscrire la RSE au coeur de la définition de la stratégie des entreprises africaines.
Voilà l’Afrique qui vient. Veillons à ce que l’avenir ait besoin de cette Afrique audacieuse, originale, créatrice et enfin réconciliée avec elle-même!