Lancé il y a 5 ans, le Train express régional (TER), devant relier Dakar à Diamniadio sur 36 km, vient d’être officiellement inauguré, lundi 27 décembre 2021. C’est tout de même un projet qui a officiellement coûté 1,1 million € et suscité moult polémiques…
Pour désengorger la capitale du Sénégal, Dakar, et s’inscrire dans un transport de masse moderne et de qualité, le projet du TER a été initié. Si le président du Sénégal, Macky Sall, qui l’a inauguré, lundi 27 décembre, tambour battant, se réjouit de l’avènement d’une aube nouvelle, un grand nombre de Sénégalais ne comprennent pas le retard pris par ce chantier de surcroît si onéreux !
L’inauguration a été plusieurs fois reportée. Aussi, parmi les milliers d’impactés, beaucoup qui ont été expropriés revendiquent toujours leur dû. Aussi, il manque toujours des passerelles et ponts pour franchir ce tronçon qui curieusement ne fait même pas 40 km et s’arrête net à quelques encablures de l’aéroport international Blaise Diagne. C’est un train qui a des allures de pantalon de Moriba… Les moins jeunes comprendront ! Pourtant, le TER qui a coûté la bagatelle de 1,1 million €, est financé sur fonds propres pour un tiers, le reste est composé de prêts répartis entre la BAD, la Banque islamique de développement et l’AFD. Relativement au tour de table, il plane un flou autour pour savoir quelle participation détient l’Etat du Sénégal… Après la gestion du péage confiée à une entreprise française, Eiffage pour ne pas la nommer, les citoyens sénégalais se demandent jusqu’où vont aller ces régimes néolibéraux qui ne se soucient aucunement des bijoux de la famille…
L’ambition est un réseau ferré, électrifié et dense
Devant le tollé soulevé par ce projet qui n’arrive pas à AIBD, une seconde tranche est prévue pour 2023. Le président de la BAD ironisait, à la présentation de la première rame, il y a 3 ans, soutenant que sa banque était partante pour la suite… Attendons de voir ! S’il doit se réaliser proportionnellement au temps et à la distance, il faudra attendre 2025 au moins pour voir l’allégresse de passagers fraîchement atterris prendre les compartiments du TER… même si, cette fois-ci, sur son tracé, il n’affrontera que de rares baobabs et rôniers encore debout et qui seront vite déracinés – les armoiries et l’environnement étant le moindre des soucis de nos ingénieurs des BTP.
In fine, il n’y a vraiment pas de quoi se congratuler ou parler de moment historique pour un mini-train qui a coûté les yeux de la tête, quand d’autres pays qui ont un niveau de développement similaire arrivent à réaliser des trains rapides électriques, à écartement standard sur des centaines de kilomètres.