De passage au Musée des Confluences à Lyon, courant septembre, j’ai découvert un lieu de Rencontres. Rencontres avec « R » et au pluriel, en ce lieu unique, ouvert depuis 2014 et aux confluences de 2 cours d’eau, pour porter le message d’un monde meilleur.

Par Daouda Mbaye, Journaliste

A partir de la confluence des cours d’eaux, en regardant l’aval, le fleuve Rhône (812 km, dont 544,9 en France) est à gauche et la rivière Saône (473 km), à droite… Les eaux, dans un mélange parfait, du moins à vue d’œil, cheminent pour un Rhône, plus impétueux, plus majestueux, qui va se jeter plus au sud dans la Méditerranée. Le fleuve, qui nâit d’une source à 2 209 m, prend naturellement le dessus sur la rivière dont la source est à une altitude de 405 m.
Au monument, érigé au point de rencontres des 2 cours d’eau, avec un lion au bout, « ONLY LYON », en Anglais, pour signifier « Uniquement Lyon », palindrome d’une ville qui envoie un message au monde, je me suis dit « Et si c’est cette singularité qui avait donné naissance à cette belle ville ? »
Aussi, la longue liste de rencontres se poursuit… D’abord de l’anglais en France, pour exprimer l’exceptionnel, ensuite un musée à l’architecture unique qui réfute le choc de civilisations, appelle les Hommes à œuvrer en osmose, suscite des échanges justes et équitables. On y croise Africains, Asiatiques et Européens, tous prêts à échanger, tel ce professeur de SVT à la retraite qui attira notre attention sur la différence entre lave, roche plutonique et magma, ou cet appariteur affable, Libasse, le plus lyonnais des Sénégalais.
C’est l’impression que m’a donné ce bijou conçu par l’agence autrichienne Coop Himmelb(I). Un ensemble de verres, d’aciers et d’inox qui fait allusion à un cocon, ouvert à mille et une alvéoles.

Un regard nouveau sur l’avenir du monde
Une fois à l’intérieur, la prouesse architecturale traduit un savoir humain dont la transformation ne finit pas de finir, tout en révélant les merveilles d’un environnement d’une planète bleue unique. Aux côtés des expositions permanentes, celles temporaires, respectivement aux niveaux 2 et 1, où l’Humain et la Nature sont omniprésents.  L’organisation, que le premier intima à lui-même et au second, concourt à cette standardisation qui prit naissance en Égypte antique où la civilisation prit naissance, que l’Esperanto a tenté en vain de réussir et que la révolution industrielle 4.0 a fini par imposer. Il suffit de jeter un coup d’œil sur tous les smartphones et autres mobiles, émanant de graphène, de coltan, de cassitérite… braqués sur les expositions et médiathèques pour s’en rendre compte.
Aux Musée des Confluences, j’ai surtout ressenti l’élan d’un développement d’un nouveau mindset qui combat l’exploitation de l’un par l’autre, qui promeut le développement inclusif. Une redistribution des cartes est possible sur cette belle planète bleue, la Terre… Pour peu que l’industrie minière de la RDC et environs soit développée, d’abord au profit des populations locales, l’ouvrage « Minerais de sang- Les esclaves du monde moderne » de Christophe Boltanski, paru aux Éditions Folio Actuel, ne serait jamais rédigé.
Seul bémol, l’absence d’une certaine reconnaissance aux auteurs d’œuvres d’art. Si les origines des espèces végétales, animales et minérales exposées sont bien spécifiées, excepté des poteries d’Afrique subsaharienne et des masques et statues bien tracés, je suis resté sur ma faim, sur ce volet. Est-ce dû à des lacunes ou a-t-on sciemment voulu dissimuler leur provenance ? Si c’est le cas, c’est le genre d’impairs qui génère des exigences à la restitution.