Dans le secteur du transport aérien, le Rwanda rêve désormais de devenir la plaque tournante de la région. Cette ambition régionale l’a récemment poussé à vendre toutes ses actions dans l’I&M Bank Rwanda, une des plus importantes institutions bancaires du pays, pour financer son projet de nouvel aéroport.

Le gouvernement rwandais a, en effet, cédé ses 99 030 300 actions, soit 19,61% du capital de cette banque. Selon Claver Gatete, ministre rwandais des Finances et de la Planification économique, le produit de la vente sera directement réinvesti dans la construction d’un nouvel aéroport à Bugesera, une ville située à 25 km de Kigali. «Le gouvernement attend 11,5 milliards de francs rwandais (environ 8 millions de dollars) de la vente de sa participation dans I&M Bank Rwanda. L’argent sera investi dans les capitaux propres initiaux pour la construction de l’aéroport de Bugesera», déclare le ministre.
Du coup, comme pour joindre davantage l’acte a la parole, Kigali a signé, en septembre dernier, un contrat avec la société portugaise Mota-Engil Africa en qualité de maitre d’ouvrage. Pour un coût total de 800 millions de dollars. Les premiers travaux concernent un terminal pour embarquement et passagers (4,2 km). À terme, cet aéroport atteindra une capacité de 3 millions de passagers et 15 500 tonnes de cargaison par an.
Selon les autorités rwandaises, ce vaste projet rentre dans la cadre des Visions 2020 et 2050 du gouvernement rwandais (documents de prospective reflétant les aspirations et la détermination des Rwandais… pour transformer leur pays en un pays à revenu intermédiaire…) visant, l’un comme l’autre, à doper la performance dans tous les secteurs de l’économie, en particulier celui du transport aérien.
Ainsi, pour faire de Kigali un hub aérien reliant le cœur du continent au Moyen-Orient, les autorités rwandaises s’appuient sur une stratégie qui se décline en deux volets : la construction d’un nouvel aéroport et l’augmentation de la flotte et du réseau de la compagnie Rwandair pour renforcer son attractivité.
Rwandair a été lancé en 2009. Chaque année, son trafic va crescendo à l’instar du trafic total de l’aéroport international de Kigali.
La compagnie nationale Rwandair est déjà dans cette dynamique de développement. Depuis quelques années, elle ne cesse de déployer ses ailes vers les quatre coins du monde.
Rien que pour cette année 2017, Rwandair compte lancer début avril, deux nouvelles liaisons au départ de Kigali, vers Mumbai en Inde et vers Harare au Zimbabwe. Elle lorgne aussi Bamako et devrait y atterrir en juin après la signature d’un accord entre les deux pays.
La direction de Rwandair se réjouit naturellement de ces projets tous azimuts visant à élargir la gamme de destinations de la compagnie. «Nous nous réjouissons de l’ouverture de nouvelles liaisons avec plus de villes africaines et au-delà du continent, tout en créant plus d’opportunités d’affaires et en renforçant le développement économique et social de plusieurs pays», déclare-t-il.
Depuis son hub de Kigali, la compagnie indique desservir une vingtaine de destinations : Abidjan, Accra, Addis Abeba (en partage de codes avec Ethiopian Airlines), Brazzaville, Bujumbura, Cotonou, Dar es Salaam, Douala, Entebbe, Johannesburg, Juba, Kamembe, Kilimandjaro, Lagos, Libreville, Lusaka, Mombasa, Mwanza, Nairobi et Yaoundé.
Aujourd’hui, la compagnie rwandaise opère avec une flotte d’une dizaine d’avions, dont deux Airbus A330 (-200 et -300). Ces deux appareils devraient lui permettre d’étendre son réseau vers l’Europe et l’Asie, y compris vers Guangzhou en Chine.

Par Jean Bosco Nzosaba