Informatisation des bus de transport, opérations bancaires via téléphones mobiles, informations en temps réel sur la qualité des médicaments etc., les Rwandais profitent des retombées des nouvelles technologies qui ne cessent de doper l’économie dans toutes ses dimensions.

Même le citoyen lambda s’en sert désormais, car en plus du mobile banking, les transports publics sont en cours d’équipement de connexion WiFi et la fonction publique digitalise progressivement tous ses services.
Dans ce secteur, le pays est en passe de devenir un carrefour technologique régional.
Ainsi, pour booster ce secteur qui a le vent en poupe, le gouvernement rwandais a récemment décidé de mettre la main à la poche en initiant, avec participation des investisseurs privés, un fonds de 100 millions de dollars afin d’impulser la dynamique de développement des startups dans les technologies de l’information et de la communication (TIC).
La part du gouvernement dans ce fonds représente 30 % tandis que les 70 % restants sont apportés par des souscripteurs privés. Ce fonds constitue une aubaine pour la jeunesse rwandaise qui représente déjà plus de 60% de la population.
La ligne politique du gouvernement est de prioriser le domaine des TIC. «C’est une option de notre gouvernement de faire de l’innovation technologique un secteur clé du développement», déclare Jean Philibert Nsengimana, ministre rwandais de la Jeunesse et des TIC. Les jeunes entrepreneurs se réjouissent de cette opportunité de financement.

Miser sur les TIC pour stimuler la croissance
«Le ministère en charge des TIC a promis d’appuyer les jeunes entrepreneurs avec le lancement d’un important fonds de capital-risque, le secteur attire essentiellement les jeunes», confirme André Twagirayezu, jeune gérant d’une nouvelle société des TIC à Kigali.
En outre, cette volonté politique de miser sur les TIC pour booster l’économie rwandaise est traduite dans les trois derniers plans quinquennaux.
Ainsi, le premier (2000-2005) plan avait pour objectif de créer un environnement favorable aux initiatives dans les TIC. Le second (2006-2011) prévoyait la mise en place des infrastructures de base pour les TIC, un réseau de fibre optique en particulier, et le dernier (2011-2015) visait à introduire plus rapidement des services exploitant ces nouvelles technologies.
Aujourd’hui, les avancées dans ce secteur sont spectaculaires. Le pays dispose d’un réseau de fibres optiques qui le relie au reste du monde par l’intermédiaire du câble sous-marin Seacom installé le long des côtes de l’Afrique de l’Est et qui fournit un accès Internet rapide à divers services. Ce réseau est actuellement exploité par les trois opérateurs de téléphonie mobile que sont Rwandatel, MTN et Tigo.
Depuis peu, le gouvernement a également mis en place un réseau à haut débit et bande large de types LTE 4G et a réussi sa transition vers la télévision numérique terrestre (TNT).
Tout le pays sera bientôt couvert. «À l’horizon 2017, nous nous sommes fixé l’objectif d’atteindre un taux de raccordement à Internet de 95 %», susurre le ministre rwandais de la Jeunesse et des TIC.
L’ambition des autorités est de faire passer l’économie nationale au rang d’une économie basée sur les services. Devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2020.
Pour y parvenir, il s’est doté d’une stratégie intitulée «Vision 2020» qui entend transformer l’économie actuellement très orientée sur l’activité agricole en une économie de services, basée sur le savoir.
Voilà qui promet de doper une économie dont la courbe est ascendante depuis plus d’une décennie. Entre 2001 et 2015, le taux moyen de croissance du PIB (produit intérieur brut) réel a atteint environ 8% par an.
Dans son rapport sur l’évaluation de la qualité des politiques et des institutions nationales en Afrique subsaharienne publié en 2015, la Banque mondiale classe le Rwanda en tête des pays ayant engagé une série de réformes et de politiques publiques renforçant la qualité de ses institutions avec une note de 4 sur 6. Il est suivi du Cap-Vert, du Kenya, et du Sénégal.