Le feuilleton de l’affaire Sweat Beauty vient de délivrer un dernier épisode. Suite à plusieurs jours de manifestations et d’affrontements entre policiers, gendarmes, nervis et citoyens épris de justice, l’opposant Ousmane Sonko est libre et rentre chez lui. Le juge a requis son inculpation et l’a placé sous contrôle judiciaire.

Daouda MBaye, Journaliste

« La volonté populaire a eu raison de la vindicte politicienne. Ousmane Sonko est libre et est rentré chez lui », c’est ce que vient de dire Me Ciré Clédor Ly aux manifestants qui ont assiégé les grilles du Palais de Justice de Dakar, ce matin du lundi 8 mars 2021. Auparavant, celui qui a été accusé de viol sur la demoiselle Adji Aby Sarr, puis de troubles à l’ordre public et participation à manifestation non autorisée avait quitté vers 6 h du matin la Section de Recherche de la gendarmerie de Colobane où il était en garde à vue depuis mercredi 3 mars 2021. La veille, suite à la déclaration consécutive à la médiation des familles maraboutiques du Sénégal, l’un de ses gardes du corps et le caméraman de la chaine Jotna TV, dédiée au parti PASTEF, ont appris la fin de leur garde à vue et rentrent chez eux. Le leader des patriotes, resté sous le coup d’un mandat d’amener, a passé la nuit sur place, pour se rendre le lendemain au bureau du Doyen des Juges… La suite vous la connaissez. Il est rentré chez lui dans un véhicule banalisé pour éviter la foule immense agglutinée autour du Palais de justice qui scandait « Libérez Sonko ! ».

Que justice soit faite
Toutefois, dans cette soif de justice, des manifestants ont poursuivi leur mot d’ordre de marche… C’est ainsi qu’aux Parcelles Assainies (PA), un des quartiers de la banlieue de Dakar, plus exactement entre Grand Médine et l’Unité 22 des PA, au niveau du croisement, un jeune garçon est tombé sous les balles d’un policier. Ce décès vient gonfler le listing déjà long (voir Encadré Listing des morts suite à la répression des forces de police, de gendarmerie et des nervis de Macky Sall).
Justement, une bonne partie de la population exige ni plus ni moins la libération des détenus politiques incarcérés suite à cette affaire, mais aussi que justice soit faite suite à l’assassinat de la dizaine de jeunes qui sont tombés sous les balles de force de répression et de nervis recrutés et armés par le régime de Macky Sall.

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Listing des morts suite à la répression des forces de police, de gendarmerie et des nervis de Macky Sall

  1. Baye Cheikh Diop, 17 ans, Yeumbeul apprenti mécanicien, mort alors qu’il faisait un jeûne surérogatoire, le pain de sa rupture du jeûne dans les mains.
  2. Cheikh Coly, 20 ans, Bignona.
  3. Famara Goudiaby, 20 ans, Keur Massar (retrouvé calciné au magasin Auchan de Keur Massar).
  4. Pape Sidy Mbaye, 20 ans, Keur Massar (retrouvé calciné au magasin Auchan de Keur Massar), il était élève au centre de formation logé au Lycée Seydina Limamoulaye en Bt2 dans la filière mécanique-automobile. Réputé très intelligent, il était très apprécié de ses professeurs. Jeudi dernier, il s’était inscrit dans une école d’apprentissage de conduite automobile. Orphelin, il était fils d’un agent de la douane décédé il y a un an…).
  5. Cheikhouna Ndiaye, 21 ans, Parcelles Assainies.
  6. Sadio Camara, 18 ans, Diaobé.
  7. Mansour Thiam, Dakar.
  8. Moussa Dramé, 35 ans, Ndoffane.
  9. Alassane Barry, 17 ans, Centenaire, Dakar.
  10. Un jeune homme tué par balles à bout portant aux Parcelles Assainies ce 8 mars (Dakar).