L’industrie marocaine des œufs de consommation a perdu 350 millions de dirhams durant les trois mois de confinement décrétés par le gouvernement. Soit 36,2 millions de dollars.
Au Maroc, la filière de production d’œufs de consommation est durement affectée par le Covid-19. Elle a enregistré une perte de 36, 2 millions dollars entre le 20 mars et le 30 juin 2020, selon l’Association nationale des producteurs d’œufs de consommation (ANPO). Les difficultés de vente liées aux restrictions sur les transports et à la fermeture des points d’écoulement habituels comme les hôtels, les marchés et les restaurants sont les principales causes de cette chute drastique des recettes, précise l’association. D’importantes pertes pour une filière qui connait depuis 2019 une baisse de la demande d’œufs qui contraste avec une hausse de l’offre, d’après l’ANPO. « Le transport était limité, ce qui a rendu difficile l’écoulement des marchandises. La seule solution qui se présentait était la baisse des prix, puisque les œufs ne peuvent pas être stockés », indique son vice-président et porte-parole Khalid Zaime.
Le Maroc a produit 6,6 milliards d’œufs en 2018, dans cette filière dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à plus de 8 milliards de dirhams (827 millions $), selon l’ANPO. Que faire pour sauver cette industrie si vitale ? « Nous avons besoin de subventions à l’export. De grands investissements ont été faits par les professionnels du secteur en réponse à la volonté du Roi Mohammed VI de s’ouvrir au continent africain. Mais nous n’arrivons pas à concurrencer l’Espagne, sauf quand les prix des œufs augmentent en Europe. Plusieurs producteurs risquent la faillite et d’autres pourraient arrêter leur activité. La situation risque de s’aggraver. Le Maroc pourrait de nouveau être contraint d’importer des œufs, comme en 2016, avec un prix supérieur et une qualité moindre. Nous avons donc besoin d’une intervention rapide », répond M. Zaime.