En Australie, un partenaire de International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) vient de révéler un scandale croissant de fuites fiscales chez PwC. C’est le rôle que joue ce secteur lucratif du conseil dans le monde trouble de la minimisation des impôts qui est dénoncé.
Daouda Mbaye, Rédacteur en chef
Le gouvernement australien sollicite des sociétés de conseil pour effectuer certains travaux spécifiques et nécessaires pour le développement du pays. Il en est de même Afrique. Toutefois, l’accès aux informations confidentielles de gouvernements peut leur porter préjudice. Aujourd’hui, PwC, ex- PricewaterhouseCoopers, est au cœur d’un scandale qui défraie la chronique.
Australian Financial Review, partenaire d’ICIJ, vient de trouver qu’au centre d’un scandale il y a Peter Collins, expert fiscal senior de PwC. Il a été dénoncé pour avoir utilisé des informations secrètes du gouvernement pour conseiller ses clients, tels que Google, Apple et Microsoft sur la façon d’éviter une nouvelle taxe.
Les enquêteurs de notre confrère ont trouvé des e-mails internes confirmant que Collins avait partagé les informations avec des dizaines de ses collègues et que PwC les avait utilisées pour réserver des millions de frais dans les heures suivant la loi, destinée à lutter contre l’évasion fiscale, annoncée en 2015.
Sanctions immédiates
Collins s’est vu interdire d’agir en tant que fiscaliste, tandis que son patron, Tom Seymour, a démissionné de son rôle de PDG de la branche australienne du géant comptable. Les conséquences se sont propagées bien au-delà. En effet, l’affaire a déjà englouti certaines parties de l’opération mondiale de PwC et a été renvoyée cette semaine à la police fédérale australienne par le Trésor. Pendant ce temps, le trésorier australien a promis de « réprimer » les consultants qui abusent de leur accès aux informations confidentielles du gouvernement, bien qu’il n’ait pas encore révélé ce que pourraient impliquer exactement les « mesures supplémentaires » qu’il a l’intention de prendre.
Certains législateurs ont demandé que les membres de l’équipe PwC impliqués et les entreprises qu’ils ont conseillées soient nommés et sévèrement sanctionnés. D’autres veulent que ce cabinet, qui fait partie de 5 majors, soit bannie des contrats gouvernementaux. Mais, avec le gouvernement qui débourse au moins un milliard de dollars par an pour les consultants, comme l’a dit un sénateur « La plus grande question demeure, est-ce juste la partie émergée de l’iceberg ? » Et d’ajouter « Que se passe-t-il dans l’industrie plus large du grand conseil ? ».