La décennie 2020 qui démarre annonce un ensemble de défis, dans un contexte se caractérisant par la volatilité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté (VUCA en anglais). L’intelligence artificielle et le transport aérien font partie de ces défis.
Ce premier numéro de l’année 2020 consacre un dossier à l’Intelligence artificielle (AI). Tout le monde le sait, l’IA est au cœur de la 4ème révolution industrielle et modifiera profondément la structure des économies. La course est déjà lancée, dans laquelle la Chine et l’Amérique du Nord ont pris les devants. Les GAFA ont déjà compris les promesses de l’IA. Ce n’est pas un hasard si Google a implanté son premier centre de recherche en IA à Accra, au Ghana, pour accompagner la vitalité entrepreneuriale africaine dans ce domaine.
A l’inverse, la prise de conscience par les gouvernements et institutions africaines n’est pas encore au rendez-vous au regard des enjeux qui se dessinent. En effet, l’intelligence artificielle impactera tous les secteurs, de l’agriculture à la santé en passant par l’éducation. Il y a donc un risque de cybercolonisation, se traduisant par une captation de la valeur créée et des compétences par des plateformes étrangères.
Première femme camerounaise ingénieure en aviation civile, Mme Avomo Assoumou, nous a accordé un entretien exclusif, sous forme de bilan, après cinq années passées à la tête de la Cameroon Civil Aviation Authority. Cette institution a un mandat spécial comparativement aux autres institutions de ce type en Afrique, incluant notamment les préoccupations de sécurité et de sûreté. Dans un contexte de développement accéléré du transport aérien africain, Mme Avomo Assoumou a passé en revue tous les projets stratégiques en cours pour donner au Cameroun la place qu’il mérite comme hub aérien en Afrique centrale, au croisement des routes aériennes : relance de Camair Co, modernisation des aéroports secondaires, renforcement des capacités du capital humain, dématérialisation des processus et des procédures, mais aussi et surtout lancement d’une plateforme aéroportuaire intégrée sous forme d’aéroville, pour ne citer que les plus importants. Gageons que Mme Avomo Assoumou, qui a aussi à cœur de susciter des vocations, notamment chez les jeunes filles, en inspirera plus d’un.
Nous informons nos lecteurs qu’à compter de janvier 2020, nous lançons une newsletter à raison de deux publications par mois pour vous aider à décrypter cet environnement VUCA.
Par Alioune Gueye