Des écoles pour former les enfants à la programmation informatique voient le jour en Afrique. Dans ces établissements, ces petits écoliers apprennent les techniques rudimentaires du codage de manière ludique.
Le codage n’est pas seulement l’affaire des grands, les enfants aussi s’y mettent. Des écoles ont ouvert leurs portes dans certains pays du continent pour permettre à ces tout-petits de se familiariser avec la programmation dès le bas âge. «Happy Coders Academy» (HCA), qui a entamé ses cours depuis septembre 2015 à Casablanca, en fait partie. La première école du genre au Maroc offre des formations payantes étalées sur trois mois et des stages pendant les vacances scolaires pour les enfants âgés de 4 à 14 ans.
Au programme : des activités d’éveil pour les plus petits et du codage un peu plus poussé pour les plus grands, à travers le logiciel gratuit Scratch, développé par le laboratoire Media du Massachusetts Institute of Technology (MIT). La start-up est accréditée par le SCAC, un organisme officiel de l’État français pour proposer ses formations dans les réseaux des écoles de la mission et de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger).
«Chaque enfant donne vie à son imagination»
Galvanisé par cette première expérience réussie, HCA a noué un partenariat avec le groupe Afrique Challenge l’Afrique qui ose (basé à Casablanca et spécialisé dans la formation des cadres africains depuis plus de 20 ans) pour l’ouverture de l’école «Happy Coders Academy Dakar» le 5 mars 2018 dans la capitale sénégalaise. «La réflexion est un axe fort de nos ateliers et les enfants devront analyser, questionner, concevoir des solutions, tester, observer et recommencer pour s’améliorer.
Chaque enfant invente, dessine, écrit, manipule, construit et, dans tous les cas, donne vie à son imagination. Sur tablette ou ordinateur, les enfants apprennent à maîtriser les concepts et les logiques de la programmation», précisent les responsables de Happy Coders Academy.
À Madagascar, les enfants apprennent les rudiments du codage dans des «Coders Dojo» (parmi 180 Coder Dojos qui existent dans le monde) mis en place par l’ONG Habaka. Ce sont des espaces créatifs pour leur permettre de fabriquer des jeux, des sites web et des logiciels.
À Abidjan, «Baby lab», la première Fab-lab du pays lancée par des jeunes informaticiens a initié, depuis septembre 2014, le programme «Kid Lab» destiné aux enfants âgés de 8 à 15 ans. Ce projet cible en particulier les enfants des centres sociaux. «Dans le cadre de ce programme, on fait du bricolage électronique et on donne des cours aux jeunes. Il peut s’agir de simples cours d’initiation à l’informatique, car beaucoup d’entre eux n’ont jamais utilisé d’ordinateurs ou de tablettes, mais aussi des cours de programmation, pour les plus aguerris», indique GuiakoObin, un des fondateurs de «Baby Lab».
Des initiatives similaires existent déjà aux États-Unis avec le «Code Club», au Royaume-Uni (General Assembly), à Hng-Kong (Firts Code Academy) et à Pékin (Reynold Ren). Des pays, comme la France, ont même intégré l’apprentissage de la programmation informatique dans l’enseignement scolaire.
Par E.S