Depuis mardi 23 mars, le trafic par le canal de Suez (193 km) est bloqué. Un énorme porte-conteneurs, battant pavillon japonais, s’y est échoué. Dans cette voie à trafic dense, surtout empruntée par des pétroliers et gros navires de la marine marchande, un sacré embouteillage est en train de se créer…
Daouda Mbaye, journaliste
Depuis 1 jour et demi, traverser la voie navigable vitale du nord-est de l’Égypte, qui relie l’Europe et l’Asie, devient impossible. Le porte-conteneurs, MV Ever Given, appartenant à Shoei Kisen Kaisha Ltd., société basée dans la préfecture japonaise d’Ehime, était à destination de Rotterdam aux Pays-Bas depuis la Chine lorsqu’il est resté coincé dans le canal. L’opérateur du navire, la société de transport taïwanaise Evergreen Marine Corp., a révélé que la cause de l’échouement était due à une forte rafale de vent qui a fait dévier la coque.
Jusqu’à présent, ce cargo de 400 mètres bloque toujours une voie navigable cruciale, responsable de jusqu’à 12% du commerce mondial. En effet, le canal artificiel de Suez en Égypte, qui relie la mer Méditerranée à la mer Rouge, est l’une des voies navigables les plus importantes au monde.
Entame des opérations de renflouement
Des informations concordantes font état d’un renflouement partiel par des remorqueurs pour libérer le navire et permettre au trafic de reprendre. Toutefois, le MV Ever Given, partiellement renfloué, barre encore le canal dont la largeur est inférieure à la longueur du navire.
Outre les tensions inflationnistes que cet incident fait planer sur les cours de l’or noir, le manque à gagner est énorme pour l’Egypte. L’Autorité du canal de Suez indique qu’environ 50 navires par jour traversent cette voie navigable artificielle, reliant la mer Rouge à la Méditerranée au nord. C’est une source majeure de revenus pour l’Égypte, qui contrôle la voie navigable et perçoit en moyenne 700 000 dollars par navire en péage. L’Autorité du canal de Suez affirme que près de 19 000 navires y transitent chaque année.
Si certains navires étaient détournés vers un canal alternatif plus ancien, tandis que d’autres déchargeaient du fret à transposer sur des camions pour contourner le « blocus », la problématique reste entière pour les compagnies maritimes. Pour le moment, aucun délai précis n’a été communiqué quant à la libération de la voie.