Le Nepad a récemment lancé son programme «Agenda 5%» pour encourager les fonds souverains et les régimes de retraites nationaux à investir dans le développement des infrastructures en Afrique.
L’Afrique perd, chaque année, deux points de croissance de son PIB à cause du déficit en termes d’infrastructures. D’après la Banque mondiale, l’Afrique doit dépenser 93 milliards de dollars par an d’ici 2020, notamment 40% en énergie, 23% en eau et assainissement, 20% pour les transports, 10% pour les TIC et 3% pour l’irrigation. Le programme «Agenda 5%», lancé le 18 septembre par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), veut résorber ce gap.
Pour ce faire, l’organisme compte s’appuyer sur deux leviers : les fonds souverains et les régimes de retraites nationaux de pays africains pour que leurs contributions dans le développement des infrastructures passent de 1,5 à 5%. «Les infrastructures jouent un rôle de tout premier plan pour la croissance du continent. Dans le même temps, elles peuvent représenter une classe d’actifs innovante et attrayante pour les investisseurs institutionnels engagés sur le long terme. En lançant la campagne «Agenda 5%», nous invitons les investisseurs à profiter des immenses opportunités qu’offre l’Afrique et à progresser ainsi dans ce qui ne saurait être qu’un partenariat gagnant-gagnant», a déclaré Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif du Nepad.
Financer les 51 projets d’infrastructures du PIDA
Ces fonds permettront de financer les 51 projets d’infrastructures transfrontalières qui figurent dans l’agenda du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) adopté en janvier 2012 par les Chefs d’État de l’Union africaine, dans quatre secteurs prioritaires : l’eau, l’énergie, les transports et les TIC. D’après le milliardaire nigérian Tony Elumulu, membre du Réseau d’affaires continental (CNB), une plateforme de dialogue dirigée par le Nepad et dédiée au secteur des infrastructures pour les dirigeants du secteur privé, «ce qui manque au continent aujourd’hui, c’est la mise en œuvre des projets. Une approche cohérente et coordonnée est donc nécessaire pour mobiliser les investisseurs institutionnels tout en limitant leur exposition aux risques. Les gouvernements africains doivent créer des environnements propices pour attirer ces investissements qui sont si importants pour la croissance et le développement du continent».
Par Babacar Seck