L’apprentissage du codage informatique est devenu une réalité en Afrique. Des formations sont dispensées dans les grandes écoles, des initiatives comme Africa Code Week ou «10.000 codeurs» voient le jour pour inciter les jeunes à cette pratique. Incursion dans les coulisses de l’école du 21e siècle…
Tout le monde doit apprendre à programmer un ordinateur, parce que cela vous apprend à réfléchir», dixit le fondateur d’Apple, Steve Jobs, dans une interview réalisée en 1995, mais qui a été publiée deux ans après sa mort. Vingt-trois ans plus tard, les faits lui donnent raison. La programmation informatique occupe une place de choix dans le système éducatif de plusieurs pays dans le monde. En France par exemple, le ministère de l’Éducation a rendu obligatoire l’apprentissage du code à l’école. À Hong-Kong, aux États-Unis, à Pékin et au Royaume-Uni, des organismes privés offrent des formations dédiées exclusivement au codage pour former les ingénieurs de demain. L’Afrique ne souhaite pas rester en marge de cette révolution numérique. Elle s’est mise au diapason de cette pratique de plus en plus en vogue pour ne point rater son rendez-vous avec l’histoire et anticiper sur les futurs défis qui l’interpellent. 45 millions de postes seront vacants d’ici 2020 Selon une étude de McKinsey Global Institute intitulée «World at Work», 45 millions de postes seront vacants d’ici 2020, des postes pour lesquels les entreprises n’auront pu trouver de main-d’œuvre qualifiée dans les économies en développement, principalement en Afrique. D’après d’autres projections, l’Afrique sera le plus grand réservoir de main-d’œuvre mondiale d’ici 2035. La démographie sera sa véritable richesse. D’ici 2050, quelque 40% de la population mondiale sera africaine. Près de 50% des jeunes africains auront moins de 18 ans. En 2067, l’Afrique aura la population d’enfants la plus élevée devant l’Asie. Ces mutations viendront avec leur cortège de défis. Les demandes d’emploi devraient exploser dans plusieurs secteurs. Le nombre de jeunes demandeurs d’emploi estimé à 29 millions par an suivra un trend haussier. Quelque 122 millions d’Africains rejoindront le marché du travail d’ici 2020, d’après McKinsey. Selon un rapport publié par Dell et «l’Institut pour le futur», 85% des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui. L’automatisation et la robotisation entraîneront des changements majeurs dans la majorité des corporations. Les États africains doivent mettre en place des stratégies futuristes pour anticiper ces besoins. Le codage ou programmation informatique constitue une alternative de choix pour relever ce gigantesque défi. Elle pourrait permettre à ces millions de jeunes, une fois diplômés, de trouver un emploi dans un secteur innovant et en perpétuelle mutation, pour faire de l’Afrique le moteur de la croissance ¢mondiale.