Selon les Nations-Unies, l’Afrique comptait le lundi 23 mars 2020, 1 396 cas confirmés de coronavirus et une quarantaine de décès. Cette pandémie du Covid-19 qui se répand de manière exponentielle à l’échelle de la planète, met sous tension les systèmes sanitaires des pays du Nord–le cas italien- et fait peser un risque majeur sur les pays africains en termes de coût humain.
Face au coronavirus, les Etats africains prennent des mesures pour tenter de contenir l’épidémie dans des contextes médicaux caractérisés par l’absence d’offres qualitatives en la matière. Les limites budgétaires combinées aux politiques de santé dépourvues d’approches prospectives font appel à l’aide internationale pour accompagner les Etats dans cette lutte contre le Coronavirus. Dans ce contexte sanitaire difficile, les entreprises africaines ont un rôle majeur à jouer à travers leurs politiques de Responsabilité Sociale de l’Entreprise. En effet, l’épidémie du Coronavirus impose à ces dernières la nécessité d’intégrer les problématiques de santé de leurs espaces opérationnels dans leurs démarches RSE, bien au-delà des dons « one shot » d’équipements médicaux aux diktats communicationnels. L’Objectif du Développement Durable numéro 3 – Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge– est donc au cœur d’une nécessaire mutation post coronavirus des stratégies sociétales des entreprises du continent.
L’implication des entreprises marocaines au Fonds spécial marocain pour la gestion de la pandémie du Coronavirus, et la contribution d’Orange Sénégal pour la lutte contre le COVID-19 font office d’exemple à suivre par les entreprises en fonction des spécificités sociales, économiques et culturelles de chaque pays. Cela renforcera leur légitimité symbolique d’opérer tout en augmentant leur capital sympathie.
Par ailleurs, dans une approche préventive à toute pandémie, des plateformes réunissant le Secteur privé, l’Etat, les Centres de recherche, les Bailleurs de fonds et Start-up doivent-être mise en place afin de renforcer la préparation des systèmes nationaux aux urgences de santé publique. Pilotées par des « éco-leaders » (et non des « égo-leaders »), lesdites plateformes contribueront, entre autres, à améliorer le niveau des dispositifs médicaux en termes d’infrastructures (lits de réanimation, machine à respirer, etc.) ; améliorer l’accès aux soins de qualité pour les populations les plus démunies ; renforcer les suivis épidémiologiques et les capacités des personnels médicaux.
Stéphane Moudouté-Bell
Directeur Général du Cabinet Latitude Monde
Commissaire Général
de l’AFRICAN BUSINESS & SOCIAL RESPONSIBILITY FORUM