Au Sénégal, la 3ème vague de la pandémie est en train de faire des ravages. Las du je-m’en-foutisme et de discours politiquement corrects, des médecins n’ont pas hésité à faire des sorties pour interpeler le public et les professionnels des médias, et tirer la sonnette d’alarme.

Daouda MBaye

Face à la recrudescence de cas de covid-19 et une montée des cas de complications et de décès, le Sénégal est en train d’intégrer une phase très critique. Les centres de santé, hôpitaux et personnel de santé sont débordés. Le Point de la situation N° 510 du 24 juillet 2021 révèle sur 3248 tests quelque 712 nouveaux cas, dont 188 cas contacts, aucun cas importé, mais 594 cas communautaires, 275 guéris, 5 décès et 56 cas graves. À ce jour, le pays a dénombré officiellement 56573 cas déclarés positifs dont 44886 guéris, avec malheureusement 1269 décédés et 10417 cas sous traitement.

Si rien n’est fait pour ralentir les cas de contaminations qui peuvent mettre plus de pression sur ceux sous traitement, le Sénégal risque de solliciter une aide internationale, à l’image de la Tunisie. Il est vrai que face à des laxismes de leaders politiques dont le chef de l’État, et des ratés dans la communication officielle de la crise sanitaire, des voix s’élèvent pour interroger les emplois de la Force Covid, devant mobiliser 1000 milliards f CFA pour achats de respirateurs artificiels, de kits à oxygène et de lits équipés, mais aussi l’acquisition de vaccins sans oublier l’industrialisation d’équipements innovants Made in Sénégal.

Pour une distribution gratuite des médicaments de base

Aussi nombre d’analystes assurent que les chiffres ci-dessus souffrent d’un certain biais dû au manque d’infrastructures sanitaires et de populations dont l’accès aux soins de santé est assez bas. Dans les réseaux sociaux et autres médias traditionnels, des appels de médecins deviennent viraux, c’est le cas de le dire.

Face à des hôpitaux saturés, la manne financière, récoltée de l’élan de solidarité pour freiner les effets du Covid, gagnerait à être employée dans la réquisition de médicaments essentiels dans la thérapie curative de la maladie, et distribuée gracieusement dans les centres de santé aux cas positifs, en attendant l’achat de vaccins. Cette médication, qui a valu au Pr Seydi et ses équipes des bons résultats, ne doit plus se trouver en pharmacie, mais dans les hôpitaux et autres dispensaires. Bien entendu, il faudra éviter tout relâchement et poursuivre la veille en insistant sur la prophylaxie et le respect des mesures barrières.