Alors qu’il voit aujourd’hui au rythme des délestages intempestifs en raison de son profond déficit énergétique, le Burundi est en quête d’investisseurs étrangers qui pourraient l’aider à booster ce secteur vital pour la relance de son économie. «Depuis quelques années, nous assainissons le climat des affaires pour attirer les investisseurs étrangers dont le pays a grandement besoin, en particulier dans le secteur de l’énergie où nous accusons un grand déficit », a déclaré le 23 mai 2014, Gervais Rufyikiri, 2ème VicePrésident du Burundi, à l’occasion de la présentation du rapport soumis à l’évaluation Doing Business 2015. Les activités économiques tournent au ralenti par manque de courant électrique. Vétusté des barrages hydroélectriques, baisse du niveau d’eau consécutive à la faible pluviométrie, notamment en période de saison sèche (juin-octobre), accroissement exponentiel de la demande en électricité suite à l’extension progressive des centres urbains, etc. Voilà autant de facteurs qui sont à l’origine des délestages intempestifs qui ponctuent le quotidien des burundais depuis le mois de juin.
Le niveau d’eau baisse dans la poignée de barrages hydroélectriques encore opérationnels. La construction du dernier barrage hydroélectrique remonte à 1989. Aujourd’hui, la production interne est estimée à 30 MW. A cela s’ajoutent 15 MW fournis par la Société Internationale pour l’Energie des Grands Lacs (SINELAC), une unité sous-régionale appartenant à la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), regroupant le Burundi, le Rwanda et la République Démocratique du Congo, RDC. «Pour pouvoir répondre aujourd’hui à la demande intérieure réelle, il nous faudrait au moins 75 MW, le déficit est donc énorme et inquiétant», fait observer Côme Manirakiza, ministre burundais de l’Energie et des Mines. Privilégier les investissements étrangers Pour inverser la tendance, le Gouvernement mise essentiellement sur les investissements étrangers. Pour arriver à s’auto-suffire en électricité, le pays a besoin d’une bagatelle de 600 millions de dollars US. Conscients de la menace de ce déficit énergétique sur la relance du développement économique, certains partenaires financiers se mobilisent, chacun à sa manière, en vue de contribuer à accroitre la production énergétique au Burundi et dans la sous-région. La Banque Mondiale a accepté d’accorder un financement de 60 millions de dollars alors que l’Union Européenne s’est engagée à prendre en charge 50% de l’enveloppe globale à travers la Banque Européenne d’Investissement(BEI). De son côté, la Chine s’attelle également à la construction d’une centrale hydroélectrique. D’autres opportunités sont attendues dans la sous-région, notamment les projets de construction des centrales hydroélectriques de Ruzizi III (sur la rivière Ruzizi, qui constitue la frontière entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda) et Rusumo Falls (situés sur la rivière Kagera, à la frontière entre la Tanzanie et le Rwanda), la construction d’une ligne électrique de 220 Kilovolts reliant les provinces burundaises de Gitega-Ngozi aux provinces de Butare (Rwanda) et de Kigoma (Tanzanie) ainsi que la construction d’une ligne électrique de 220 KV reliant Kamanyola (RDC) à Bujumbura (Burundi).