La 5ème édition de l’African Business & Social Responsibility Forum se tient depuis ce matin 22 septembre 2021 à Marrakech, au Maroc. Cette année, la rencontre porte sur « Repenser la RSE en Afrique pour déconfiner sa raison d’être ».
Boubker El Badri
La RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise) doit aller au-delà des clichés et s’imposer au niveau stratégique. Aujourd’hui, en dépit des contractions budgétaires, elle doit être au centre du développement d’un modèle d’entreprise durable. Dans son discours d’ouverture, Stéphane Moudouté-Bell, Directeur général du Cabinet Latitude Monde et Commissaire général de l’African Business & Social Responsibility Forum, l’a rappelé. Il s’est réjoui que Marrakech accueille pour la seconde fois la rencontre qui réunit entrepreneurs, décideurs du public, universitaires, étudiants et membres de la société civile. Introduisant une édition de l’African Business & Social Responsibility Forum – un hashtag est né #ABSRF – particulière à double titre, parce que dans un contexte mondial marqué par la Covid-19 et du haut de ses 5 ans, il n’a pas omis de remercier les Amis durales de la première heure, tout en donnant rendez-vous aux participants en 2022. Il a cité, tour à tour, SE Ameenah Gurib-Fakim, ex-Présidente de l’Ile Maurice, Didier Acouetey, PDG d’Afric Search, Alioune Guèye, Président du groupe Afrique Challenge, Joëlle Ededeghe Ndong, journaliste à Canal+, Aphrodice Mutangana, Directeur des opérations à Digital Africa… Avec l’âge, le cru se bonifie. De Maurice à Marrakech, en passant par Kigali, #ABSRF est devenu une force de proposition au secteur privé africain, auquel il encourage de s’approprier le concept RSE. Pour le Commissaire général de la rencontre, la pertinence de la plateforme #ABSRFest renforcée par le Stress test géant dont fait office la Covid-19 pour la RSE. Justement, il trouve que le caractère inédit de cette pandémie a mis en exergue l’importance que revêt la RSE pour la résilience des entreprises face à des chocs exogènes.
Repenser la perception du durable
Une véritable implication de la gouvernance dans les entreprises et organisations pour l’inscrire dans une logique d’écosystème créatrice de valeur partagée au centre d’une transformation devant décomplexer la RSE du lointain et l’adapter à un monde volatile, incertain, complexe et ambigu, est devenue une nécessité, a encore noté ce défenseur infatigable du concept. Pour le Directeur dénéral du Cabinet Latitude Monde, il est temps de substituer une RSE « subie », trop souvent arrimée au diktat de l’image, à une RSE « voulue » et véritablement inclusive. Il a ajouté que ce sont des engagements RSE sincères qui sont capables d’apporter des faisceaux de réponses agiles aux nouvelles questions sociales, économiques et environnementales et concourir à la raison d’être de cette démarche afin qu’elle puisse contribuer de manière qualitative au bien-être collectif des différents espaces. Souhaitant deux jours d’échanges passionnants à même de produire des éléments d’appréciation sur des sujets tels que l’urgence d’une réponse climatique « glocale » face à la multiplication des catastrophes naturelles, les conséquences du stress thermique, les risques et opportunités du Phygital, la communication responsable et le marketing durable, la formation aux métiers qui n’existent pas encore, le financement des objectifs du développement durable, l’investissement communautaire et les mécanismes d’autonomisation des bénéficiaires… Stéphane Moudouté-Bell a annoncé le lancement du Baromètre du forum qui s’inscrit dans la dynamique de résilience de la RSE et remercié les autorités marocaines, la région de Marrakech-Safi, les Ami(e)s durables, les partenaires.
Placer l’humain au cœur du dispositif
La matinée du mercredi 22 septembre 2021 a été ponctuée d’une première conférence sur «Les nouvelles réalités de la RSE en Afrique», suivie d’une seconde, portant sur «De la nécessité de coopétir pour des investissements à impacts positifs». Du Phygital, il y en a eu, dans la mesure où Mme Ameenah Gurib-Fakim, ex-Présidente de l’Ile Maurice, est intervenue en visioconférence, dans le premier panel animé par Didier Acouetey, PDG d’Afric Search, où les autres speakers ont été Pr Raja Aghzadi, Chirurgienne et présidente de l’Association Cœur de Femmes, Naoufal Mahdar, chargé de la décarbonation à l’OCP.
Dans la seconde session, modérée par la talentueuse Joëlle Ededeghe Ndong, les conférenciers ont été Didier Acouetey, Nadia Benbahtane, directrice Marque et engagement à Intelcia Group, et Lamiae Benmakhlouf, Dg MITC (Technopark).
L’après-midi, deux autres conférences, respectivement sur «L’intelligence collective comme levier de développement des territoires» et «Les nouveaux enjeux du travail : où se situe votre entreprise», ont été animées par des intervenants de renom actifs dans leurs secteurs respectifs pour des solutions et des propositions concrètes.
Un Diner de gala et une Awards Ceremony ont clôturé cette première journée.
Nous y reviendrons en détail.