Cette graduation permet au Cameroun d’avoir un financement supplémentaire pour ses différents projets de développement.

Selon le ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire Emmanuel Nganou Djoumessi, la mesure de la Banque africaine de développement est en vigueur depuis le 1er juillet 2014.

 L’admission du Cameroun au statut de pays à financement mixte de la BAD l’autorise désormais à accéder directement au guichet souverain de cette institution bancaire régionale en même temps qu’il continue à bénéficier des prêts à taux concessionnels du Fonds africain de développement (FAD), filiale de la BAD. Concrètement, la graduation du Cameroun au guichet mixte lui permet de bénéficier de 255 milliards de FCFA supplémentaires de la part de la Banque africaine de développement dans le porte feuille 2014-2016. Celui-ci compte 21 projets pour un investissement de 460 milliards de FCFA.

Le secteur privé en a cinq pour une enveloppe estimée à 23%, soit 51,75 milliards Fcfa. Et le gouvernement utilisera la grosse part restante pour financer son ambitieux programme d’infrastructures (barrages, routes, infrastructures de télécommunications, agriculture, énergie…) et d’amélioration de la gouvernance.

Les acteurs du secteur privé souhaitent qu’à l’avenir, leur dotation soit revue à la hausse : «Pour que le Cameroun atteigne son objectif de développement à l’horizon 2035, le taux d’investissement privé doit être porté à 20% du PIB en 2020», soit 520 milliards Fcfa par an, selon André Fotso, le président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam).

La Bad pense aussi que le secteur privé, doit être fortement impliqué dans le processus de développement du Cameroun. «Les chefs d’entreprises ont un rôle très important à jouer dans la consolidation du pays à l’atteinte de cette position de pays à financements mixte», a indiqué, Racine Kane, représentant-résident de la Bad au Cameroun. Encourager les efforts du gouvernement camerounais Pour le ministre Nganou Djoumessi, cette graduation du Cameroun, est la conséquence des efforts du gouvernement en vue du redressement de son économie «La BAD nous a permis d’accéder au régime de pays mixte.

Ce n’est pas parce que nous l’avons demandé. C’est en raison de l’appréciation rigoureuse que les évaluateurs de la BAD ont fait de notre économie. Cette appréciation a établi la solidité de nos critères macro-économiques. Elle a montré que nous avons un endettement faible et que nos ressources sont en cours d’exploitation. Et conséquemment, nous sommes un pays dont l’économie émerge», indique-t-il. Confirmation de Racine Kane, le représentant-résident de la BAD au Cameroun.

«Ce statut traduit la reconnaissance du groupe de la BAD, des efforts entrepris par le pays» Depuis 1972, 91 projets ont été financés par l’institution financière dans différents domaines tels que les infrastructures, la gouvernance, l’eau et l’assainissement, l’énergie, l’agriculture et l’environnement… pour un montant cumulé d’environ 990 milliards de FCFA.

Cependant, pensent certains économistes, le Cameroun pourrait être mieux financé si le pays améliorait son climat des affaires et si les entreprises camerounaises du secteur privé venaient à mettre en place des joint-ventures afin de bénéficier des financements de la BAD qui sont d’un minimum de 10 milliards Fcfa, notamment dans le cadre des projets à fort impact ¢social.