L’agence de notation Standard & Poor’s révèle que le secteur bancaire marocain est fortement exposé aux risques liés à l’immobilier à cause du surendettement des promoteurs.
Par Babacar Seck
C’est une alerte que lance Standard & Poor’s à l’endroit des banquiers marocains. Dans une récente note publiée sur la situation dans la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord), l’agence de notation estime que «le secteur bancaire marocain est fortement exposé aux risques liés à l’immobilier à cause du surendettement des promoteurs « qui font face à la diminution des transactions immobilières ». Toujours selon elle, « le total des prêts improductifs restera élevé au cours des deux prochaines années (environ 70%), l’acier, le tourisme, l’immobilier commercial et la construction enregistrant les pertes de crédit les plus importantes ». S&P estime, en outre, que « les efforts en cours de la Banque centrale du Maroc (BAM) pour harmoniser la classification de ses prêts et l’augmentation des provisions générales » pourraient « entrainer une baisse des indicateurs de qualité des actifs des banques marocaines ».
Toutefois, précise l’agence, la croissance des crédits estimée à 4% sur les deux prochaines années devrait permettre au secteur de maintenir une rentabilité élevée. Cette hausse sera le fruit de la reprise de la croissance des entreprises et des prêts aux ménages « toujours dynamiques ».
Les filiales africaines des banques marocaines devraient aussi jouer un grand rôle dans la rentabilité d’un des plus grands secteurs du continent. « Bien que les marges souffriront des taux d’intérêt bas et de la concurrence féroce dans le secteur bancaire marocain, nous prévoyons que les filiales africaines continueront de contribuer de manière positive à la performance financière des grandes banques marocaines », prédit S&P.