Le Burkina dispose désormais d’une banque agricole. Une institution spécialisée dans le financement des acteurs du secteur.
Les agriculteurs du Burkina ont dorénavant leur propre banque. Dotée d’un capital de 14,8 milliards de FCFA, la banque agricole du Faso sera un précieux instrument financier pour les différents acteurs de l’écosystème vert. Elle a vu le jour grâce à l’apport financier de l’État burkinabé, principal actionnaire, à travers le Fonds burkinabé de développement économique et social (FBDES), la Loterie nationale du Burkina Faso et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires, d’une part, et la contribution des privés locaux, d’autre part. Le groupe polarise treize organisations paysannes dont la Confédération paysanne du Faso et l’Union des producteurs semenciers pourraient rejoindre ce club des actionnaires. Il compte déjà trois administrateurs sur les dix qui composent le conseil d’administration de la banque.
La nouvelle banque devrait faire face à des concurrents de taille sur un marché bancaire dominé par Coris Bank (19,5% des parts), les filiales du groupe marocain BMCE Bank of Africa (17%) et Ecobank (16,5%).
Elle sera dirigée par Seraphin Kolaga, l’ancien directeur de la Banque agricole et commerciale du Faso rachetée en 2008 par Ecobank. D’après lui, il existe de réelles opportunités de financement de l’agriculture burkinabè. A titre illustratif, la production de coton nécessite un financement de 95 milliards de FCFA, et le carnet de commandes de l’État pour les intrants s’élève à plus de 300 milliards de FCFA par an.
Par Moussa Sène