Après de violentes manifestations, Kaïs Saïed, président tunisien, vient de destituer le Premier ministre du gouvernement, Hicham Mechichi, et gèle les activités du Parlement.
Boubker El Badri
La Tunisie traverse une grave crise. Les troubles de ces derniers jours, suite à la crise sanitaire, économique et financière, ont poussé le président de la République à réagir. Après avoir limogé le Premier ministre, il a annoncé le gel du Parlement tunisien pendant 30 jours et la suspension de l’immunité de tous les députés. Relativement à cette dernière décision, le chef de l’État tunisien s’est basé sur l’article 80 de la Constitution qui le proclame en cas de « danger imminent ». En attendant de nommer un successeur au Premier ministre remercié, le président tunisien a révélé dimanche qu’il assumerait le pouvoir exécutif du pays, avec l’aide d’un gouvernement à constituer…
L’escalade politique est survenue après que des milliers de Tunisiens sont descendus dans la rue dimanche 25 juillet 2021 lors de manifestations antigouvernementales qui sont devenues violentes. Doit-on rappeler que ce pays qui subit une vague particulièrement meurtrière de la pandémie à Covid-19 avait lancé un appel à une aide internationale. Le Maroc voisin a d’ailleurs été un des premiers pays à y répondre, en envoyant du matériel et des équipements.
Dans tous les cas, cette décision du président qui instaure un état d’exception fait réagir la classe politique qui crie à la dictature. Quant au parti au pouvoir, il accuse désormais le président de « coup d’État ».